Jester at work – Lo-fi, back to tape

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Chez Twelve Records, chroniqués dans ce zine, il y a par exemple les Fifyniners, au dernier album gage d’une certaine qualité au sein du label, et voilà que se profile Jester at work et sa folk..lo-fi, comme l’indique son titre, merveilleuse.

Antonio Vitale, songwriter folk et chanteur chez Warm Morning 616, est le personnage qui se cache derrière ce pseudo, et affiche ici une classe folk mâtinée de lo-fi, qui évoque un Swell dénudé mais ayant conservé son aspect rudimentaire. Vivante, vibrante et dépouillée de tout artifice, sa musique faite avec trois bouts de ficelles, du génie et de la passion respire l’authenticité et sur A brand new motorbike, il l’enrobe d’éléments bluesy-funky et la dote d’un rythme rachitique mais soutenu pour créer l’une des pièces majeures, nombreuses, de son disque.

Ailleurs, on pourrait aussi se croire chez Neil Young ou Johnny Cash, avec ce même cachet à l’ancienne, à nu, et la splendeur de l’acoustique, la sincérité du chant (Ressurection) assurent une qualité optimale. Le début d’album va d’emblée dans ce sens, entre The worst cowboy, voix grave, guitare sèche et harmonica et un Sphinx animé par une gratte pleine de feeling, qui s’embarque parfois dan un jeu sombre du plus bel effet, de concert avec la voix.

Il y a ici autant d’intensité que s’il s’agissait d’un groupe « entier », bien plus de ressenti aussi (Not far from here), et les onze morceaux touchent au coeur comme ils stimulent l’esprit. De pureté folk souillée et faisant appel à une voix additive (Invisible man) en climat obscur que dressent le chant et l’instrumentation (Right words), pour finir sur un Radiolove parade ’76 qui dame le pion à Beck ou Dylan, Jester at work dresse un panel folk de toute beauté, auquel il ôte tout apparat excessif, et offre au final un opus de toute première qualité.