La pochette de l’album aux photos faussement mal cadrées, d’un noir et blanc travaillé, aux costumes propres et ajustés, laissait entrevoir ce goût du détail, que l’on ressent également à l’écoute des chansons.
Rien n’est laissé au hasard, la voix est toujours bien placée, et un tas d’instruments orchestrent l’ambiance.
On a donc ici à faire à un disque pop toujours cadré, parfois un peu trop, mais le groupe affiche d’autres qualités.
Il est en effet capable de nous projeter dans nos souvenirs afin d’y donner une bande son, comme sur Everything She Does Is Blessing maitrisée de bout en bout et dont le piano se démarque comme une belle valeur ajoutée. La mélancolie non surjouée est palpable également dans Life As Race et surtout la belle Angel of Ice, qui affiche un faux côté variété, et dont la voix impose une atmosphère agréable.
Atmosphère variété qui n’évite pas de tomber dans le superficiel au début de Hopefull Bells mais dont la fin crescendo rattrape le semblant de parodie annoncé.
La pop du duo peut aussi être enjouée comme les vives Absolute Believer et For Salvation, ou l’agréablement naïve et candide (et la meilleure de l’album) A Silent Journey.
Yules ouvre son coeur en affichant son amour pour l’Amérique et ses ballades, avec Everlasting Child sûrement l’une des chansons les plus abouties, ainsi que les deux dernières pistes : The Defeats That Were Turning Into Gold et Until The End Of The Road.
Au final, plus on écoute Strike A Balance, plus les bons côtés nous sautent aux oreilles : la voix, extrêmement communicative et la créativité du groupe capable de produire une pop d’excellente qualité mais un poil stéréotypée.
A défaut de se lâcher, Yules maîtrise et partage ses sentiments. D’une façon très réussie, ils nous offrent un périple à travers les routes ensablées américaines d’un ton musical typiquement français.