Corbeau Hangs est issu de Phoenix, Arizona. Archive State est son deuxième album, crois-je. A la fois goth, cold, 80’s et de climats divers, il offre un panel de valeur. Emergence, courte amorce spatiale, ouvre pour Scanners qui plus enlevé, pulsant et froid, impulse la patte du duo. Horrorizer également, sorte d’électro-pop teintée de clair-obscur virevoltant. Une parure darkwave s’imprime, appréciable. Retrofuturismo, alerte, de ses poussées synthétiques affirmées, entérine la dextérité des deux hommes. Les genres s’imbriquent, agilement mariés. Ill Intents, à danser dans le noir, en fait montre. Organique et synthétique s’acoquinent. Ca leur va bien. Technicolor, 80’s remises au goût du jour, obscurcit encore l’ouvrage.
Plus loin Modular, de « synths » aériens en boucles obsédantes, se poste à son tour au carrefour des tendances. Sans l’être cependant, tendance, et encore moins racoleur. Neon Blood trace ensuite, porté par son équilibre entre spatialité et emportement. Les vocaux demeurent typiques, sans chaleur, graves, en phase avec la coloration musicale. Archive State, éponyme, fait lui aussi bonne impression. Les titres se suivent sans fléchir, sans perdre en impact non plus. La pochette, façon VHS, est de plus seyante. Violent Forms, à la toute fin des débats, impose un déroulé lent, perché, qui tranche avec le reste tout en le complétant avantageusement. De la bonne matière, assurément, que ce Archive State dénué de travers.

