Ces trois-là, GARAGE MONKEYS, ne s’embarrassent pas. Ni de fioritures, ni de blah-blah stérile. Il viennent de l’Aisne, ils ont la haine. Contre ce foutu monde, sa fausseté, la logorrhée de dirigeants à virer par dessus bord. Un premier album les avait révélés, le deuxième nommé Not Dead Yet va nous mettre en miettes. Son cambouis le huile, le titre éponyme lui permet d’emblée de dézinguer. Stooges, Motörhead, voix sous sky’ et high energy. Du viril, par pleins barils. Du riff qui griffe, un Disaster Girl qui turbine sans avarie. Les bétails ont foulé les planches avec à leurs côtés -enfin à peu près- Iggy, les Pistols, Therapy?, Toy Dolls, Pogo Car Crash Control, Stiff Little Fingers et autres trublions pour le moins agités. Leur Down on the Road fend le bitume, lancé à toute berzingue. Il breake, mais c’est pour ensuite castagner son terme. Les grattes bavassent, la rythmique a du coffre. So Called Friends, de poussées en accalmies, vice un peu plus ce disque « rock and that’s all ». Blind Dumb and Deaf, de ses saccades sauvages, 70’s tantôt, consacre sa vérité.
Not Dead Yet se gobe d’une traite, Self Made Mind idem et y’a rien à y faire. Les quelques tempérances, ici, font respirer le tout. Head on Overdrive, rentre-dedans, parachute un rock sous tension. Touches grunge, stoner épars, métal d’antan dans certains recoins. Garage Monkeys a de la gouaille, Broken Doll reprend toutefois des notes (un peu trop) connues. Ca n’empêche qu’il arrache, retombant ensuite sans se départir de son soufre. Sa fin dépote, puis le bien nommé No Place For Bullshit et ses « oh-ohhh » de stade impose sa force de frappe. C’est sans creux que l’objet s’étend, il ne lui reste plus qu’à bien finir et c’est le nerveux et rapide Covered in Sweat qui s’en charge. La voix, tantôt, m’évoque le James Hetfield de Kill ‘Em All. Le morceau ralentit, dans la foulée ou presque il laisse sa batterie galoper comme un Kenyan sur la piste d’athlé. Impeccable dégelée.

