Dury Dava vient d’ Athènes, j’ai déjà parlé de lui. Avec ΔΕΠΥ je récidive, l’opus est remarquable. Kraut, psyché, filant, il empile les morceaux de bravoure. On n’a d’ailleurs guère le choix, Ο Πίπης (Φτάνει Πια) et ses accents Grecs doublés d’un rock presque funky, groovy façon Big Chief, ondulant jusqu’à enivrer en se parant d’un chant typé. Σκατζοχοιράδα, kraut sous speed, ralliera autant. On trippe directement, sans aucune autre alternative. Les voix délirent, les sonorités pleuvent et obsèdent. Δάχτυλα των Ποδιών, « folklorique », apporte une louche de diversité à l’ensemble, déjà large. Il est climatique, insidieux aussi. Ensuite Άλλο Γι᾽ Άλλο, de ses huit minutes dépaysantes, à l’encens et de matière psyché/kraut alerte, largue des effluves bienfaisantes. Le track fend les cieux, le chant en accentue l’effet. Il accélère, trituré. Au mitan des festivités Λέσι, free, nappé de notes du pays, déroute et enthousiasme. Tribal et habité, il n’est pas sans conséquences.
Sur le second volet Τρύπιος Κουβάς, frémissant, bien décoré, accroit l’étendue du disque. Μπανάνα, bien que de durée réduite, sème un fatras lo-fi saisissant. Il expérimente. Le panel est généreux, la maîtrise constante. Ζούπα Κι Άλλο va bon train, on y entend une fois de plus des flux « trad » qui épicent merveilleusement l’album. Ce dernier n’a que faire de la médiocrité, écartée des débats. Ζούπα Κι Άλλο impulse alors sa vitesse, son urgence bien mise, son musical pété du bulbe. Enfin Τρίτη Μορφή, ultime vrille perforée aux pouvoirs psychotropes certains, termine une série complètement addictive qu’on n’a plus qu’à se rejouer instantanément.

