Projet solo de Max Balquier (Frigo, You, Vicious!), depuis longtemps et justeement reconnu, Brazzier en vient là à son deuxième album. On y retrouve avec bonheur, décuplée j’en ai l’impression, sa poésie électro-pop sur textes en Français exposant les ressentis du musicien. Ici c’est Abandonnons nos peaux, invitation à muer et à devenir, qui entrainant, instigue un début 80’s d’ores et déjà persuasif. Amorcé avec adresse, l’ensemble offre dans la foulée Une autre vie. La dynamique est là encore enlevée, on notera qu’à l’envi les guitares s’invitent et que sur les planches Anthony-Medhi Affari (Mnemotechnic, Mina Raayeb) prête main forte à la batterie. After, drapé de sons notables, débute dans la valeur. La cold s’insinue dans le registre, il va de soi qu’on apprécie la démarche. After, éponyme, m’évoque d’ailleurs The Cure cerclé de Brazzier. Les textes, encore et encore, nourrissent la réflexion. Suis-la maintient l’impact, plus marqué que sur l’exercice précédent. After pousse le bouchon, le groove synth de la chanson fait mouche. On breake, la voix demeure songeuse et narrant. Pornography, électro-cold syncopée, alerte, rime joli et dépose là un standard maison. De motifs célestes en poussés vigoureuses, on ne se fait pas prier pour entièrement, sacrer l’effort.
Plus loin Seule, céleste autant que rythmé, dépayse. Le trip vaut d’être vécu, dans l’écrit comme dans les abords sonores. L’amour y point, susurré, dépeint sous toutes ses formes. On n’en aimera que plus encore After, empreint de vie. Murmuration, lentement saccadé, lui assigne un climat posé mais dont le deuxième volet avec élégance bruisse. Vivants, d’un rock offensif, greffe force et déviance sonique. L’épreuve est avec succès relevée, ses scories new-wave séduisent. Sur After à toute heure on dansera, cramant les embûches. Le monde est beau dirait-on, c’est en tous les cas ce que suppose le terme. Quatre minutes qui sans empressement s’animent, dictées dans une rêverie prenante. BRAZZIER signe au final un ouvrage concluant, sur divers labels non moins fiables, qu’on entérine sans plus attendre.

©Gweza
