Fondé par Nathan Seguin (La Faiblesse, Immatures, Bill The Dog…), issu d’Amiens la médiévale, cité de ragots où de derrière ses rideaux virtuels chacun mate l’autre et s’empresse d’aller bavasser ce qu’il érige en vrai, cisaille. ferraille sans complaisance. Ce premier EP le prouve, le bon homme est en l’occurrence épaulé par des acteurs essentiels de la scène locale. Intro, reprenant le bien connu « Mon coloc’ serait-il une sacoche?? », laisse planer un climat bref mais dont les guitares menacent, sans pour l’instant imploser. On pressent toutefois l’ire, La Corde au cou la libère dans une raclée hardcore pas piquée des vers. Baldric Auvray (Bill The Dog) tient le mic, on le sait prompt à ne rien filtrer de sa rage. Entre vitesse d’exécution et plans pachydermiques le morceau cartonne. Soro (Soro et Somsouk) s’est chargé de programmer les drums, dans le même temps il a assuré le mix et le mastering de l’objet ici décrit. Sacrifice, sans artifices, orné par une bribe de Scarface, fera pogoter la foule. Percutant, éructé, il dévaste.
Le hardcore n’est pas mort loin s’en faut, ici les voix se joignent et la force de frape domine. Tout brûle eut’façon, au son d’un parpaing pour le moins vindicatif. D’une société compétitive jusqu’à l’absurdité et qui l’encolère cisaille., affuté, esquisse les nombreux travers sans être pris à revers. Le track bien entendu hardcore riffe massif, breake comme un Rise of the Northstar, et se pose en standard de sa mouvance. Manque plus que le chant rappé, tiens, pour groover encore plus. On avale en guise d’élixir létal Le poison, brique rouge portée à l’édifice cisaille., dont les vocaux tantôt se modèrent. Des voix extérieures à nouveau s’insèrent, surlignant un terme aussi impactant que tout ce qui a pu le précéder. La pochette elle aussi me plait grave, l’essai est transformé et cisaille. taillade son monde avec l’assurance de ceux qui ayant grandi, et bien appris, n’ont plus rien à envier à qui que ce soit.

