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    Home»ARTICLES»Interviews»Interview de Louis Jucker, dépositaire d’un projet singulier
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    Interview de Louis Jucker, dépositaire d’un projet singulier

    Will DumWill Dum13/11/2025
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    Un livre, une plateforme « jukebox » numérique avec 50 chansons pouvant être gravées à l’unité en 45 Tours ou écoutées/achetées en digital; Louis Jucker nous détaille « A Pharmacy Of Songs » (photo avatar : Michael-Hartwell)…


    ©Noé Cauderay

    1. Comment as-tu eu l’idée de créer « A Pharmacy Of Songs ». Quel en est le contenu, comment l’as-tu réalisé et quel en est l’objectif (si ta réponse fait 12 pages personne ne t’en voudra) 🙂 ?

    J’ai produit 50 chansons en 2024, au cours de deux résidences à Lausanne (La Pharmacie, mars 2024) et Fribourg (O.V.N.I., septembre 2024). J’ai installé un studio d’enregistrement analogique dans ces galeries, et invité le public à venir passer commande de chansons, sous forme de «consultations» musicales.

    Les personnes intéressées pouvaient, au fil d’un entretien privé et anonyme, me décrire les symptômes, maux et problèmes de leur vie émotionnelle, qu’elles s’imaginaient pouvoir soulager à l’aide d’une chanson-remède. Les consultations duraient de 15 à 60 minutes, et permettaient d’établir une feuille de route, ou notice, qui me servait ensuite à élaborer la chanson. J’ai écrit, enregistré et gravé la musique sur disque vinyle, sur place, pendant mes heures de laboratoire.

    Au total un corpus de 50 chansons-remèdes s’est accumulé, pour soigner en musique toutes sortes de problématiques, légères et profondes. J’ai réuni tout ça dans un livre qui retrace l’expérience de ces mois de pharmacies musicale et qui rassemble toutes les chansons et leur notice originale.

    Cela faisait longtemps que je rêvais d’avoir un studio de musique dans la ville, en vitrine, en lien avec la rue. Et j’avais acquis un juke-box pour une installation artistique dans un musée suisse. Quand le gérant de la galerie « La pharmacie », m’a proposé de faire quelque chose pour leur dernière saison, j’étais aux anges. C’était une ancienne pharmacie juste à côté de chez moi à Lausanne, je passais souvent devant, pendant longtemps l’espace était inusité, il restait encore les magnifiques meubles à tiroir qui dormaient là.

    Un collectif s’est créé pour transformer l’endroit en lieu culturel. Suite à leur invitation à produire une expo ou performance, j’ai assemblé mon envie de studio en vitrine, mon juke-box, et le thème de pharmacie pour arriver à ce concept. Ça s’est fait de manière fluide et belle, et ensuite c’était grisant à mettre en œuvre.

    La musique ça me soigne au quotidien, écrire des chansons me fait digérer plein de choses que je n’arriverais pas à exprimer autrement. Enregistrer de la musique ça reste de la magie pour moi, c’est un moment satisfaisant de sentir les fréquences s’aligner pour former la pâte qui me convient. Alors je me suis dit que c’était quelque chose que je pouvais certainement mettre au service des autres. Que si ça me faisait du bien, ça leur en ferait peut-être aussi. En tout cas ça paraissait difficile de blesser quelqu’un avec une chanson bienveillante.

    2. Que tires-tu de ta rencontre avec le public concerné ?

    50 chansons. Ça paraît un peu bête comme réponse, mais elles contiennent la matière de ces rencontres. Elles évoluent aussi depuis, en étant écoutées par d’autres dans d’autres contextes, pour d’autres raisons. C’est sinon assez difficile de résumer ce que j’en retire personnellement. C’était une expérience forte, clairement pas « normale » pour moi, j’en ressors transformé. Je ressens beaucoup de gratitude pour ces personnes qui ont joué le jeu. C’est beau de voir comment les humains fonctionnent, de se voir confier des choses, c’est je crois des points de rencontres assez forts dans nos vies respectives.

    3. Emotionnellement, n’est-ce pas là un projet « à risques » dans le sens où l’on pourrait aisément se laisser submerger par les ressentis confiés ? Comment gères-tu cet aspect-là ?

    La vie est trop courte pour ne pas se laisser submerger. J’ai pas vraiment envie de me protéger. Je crois que mon rapport à la musique est trop viscéral pour le diluer. Alors bien sûr j’ai terminé le projet sur les rotules, mais c’est une fatigue auto-infligée. La relation patient-soignant s’est mise instinctivement en place. Quant bien même les deux parties impliquées avaient pleinement conscience de jouer un jeu, il y a avait toujours une sorte de sérieux naturel, une pudeur, même avec les personnes que je connaissais préalablement.

    C’était un peu intimidant au début, mais ensuite j’ai laissé la chose se faire. Je me retrouvais très facilement à vouvoyer ma patientèle. Ça sortait comme ça. Peut-être une manière de tenir le rôle. J’ai été en tout cas surpris de voir à quel point les personnes se confiaient, à la profondeur des demandes. Je ne m’y attendais pas.

    4. Le projet est très pluriel, divers supports en découlent. Que t’apporte le fait d’oeuvrer à quelque chose d’aussi large et à contrario, quels sonts les inconvénients d’une telle entreprise ?

    Ha, je suis de toute façon abonné aux projets hors format. J’ai la chance de pouvoir compter sur des partenaires (labels, maison d’éditions, promotion, distribution, etc.) qui sont assez motivés et créatifs pour me suivre là-dedans. Je remercie les éditions Ripopée, Humus Records, A Tant Rêver du Roi et Irascible de porter ce projet. J’ai la chance de pouvoir explorer des facettes passionnantes, de toucher à tous les médiums.

    Bien sûr j’aime écrire des chansons, mais je suis aussi hyper excité à l’idée de réaliser des livres, des films, des photographies, des expositions, des sculptures sonores, des performances, des projets sociaux. Mon approche de la musique me permet de déclencher tout ça, ce serait dur de s’en priver. Je crois que ce qui me fait travailler le plus, c’est de rendre tout ça cohérent et intelligible, invitant, que ce soit le plus facile d’accès possible. J’espère que ça l’est.

    5. Comment as-tu prévu de valoriser « A Pharmacy Of Songs », quels vont être les évènements prévus pour ça ?

    Le livre sortira le 28 novembre, et un juke-box online rend dès à présent la collection visible partout. Le livre sera distribué chez les disquaires, on verra comment ça prend ! Je ferai tourner une petite exposition, avec un maximum de documentation issue du projet, des films, des photographies, et surtout le juke-box original analogique, rempli avec les 50 vinyles.

    Je travaille actuellement avec mon pote Skander Mensi (arc-en-ciel électronique) à modifier ce juke-box pour synchroniser les vinyles avec les vidéos tournées pendant l’enregistrement des chansons. Ça fait que quand on écoute une chanson, on me voit à l’image sur plusieurs écrans jouer les différents instruments qu’on entend. Est-ce que ça rend les remèdes plus efficaces ? Je ne sais pas, mais c’est fascinant à mettre en place.

    L’installation sera visible en Suisse à Bienne (Espace Libre) du 21 janvier au 11 février, puis à Nyon (Eeeeh!) du 14 février au 15 mars, puis à Sion (Ferme-Asile) dès le 19 mars. Je travaille actuellement à faire venir cet expo en France également.


    Cover « A Pharmacy of Songs »

    6. Le registre sonore lié à « A Pharmacy Of Songs » est très indie et lo-fi, j’imagine que c’est là le format « idéal » pour ce type de projet ?

    C’est la musique que j’aime en tout cas ! J’ai tout enregistré sur cassette 4 pistes, et mixé ça analogiquement sur bande Revox. Ça autorise cette immédiateté, cette naïveté qui est indispensable pour écrire autant de chansons en si peu de temps. C’est un bon support aussi pour la fragilité, et c’était un aspect important des mes réponses musicales aux problèmes évoqués lors des consultations. On venait me confier des fragilités, des doutes, des peurs, des sentiments tout bruts et tout nus, ça me paraissait naturel et décent de répondre avec une musique très naïve et spontanée. Comme des polaroids.

    7. Tu joues aussi dans Coilguns, et encore je résume ! Là encore, comment fais-tu pour tout mener de front ou presque ?

    Il m’est en effet pratiquement impossible de faire des tournées de concerts pour mon projet solo en ce moment, car je suis tout le temps sur la route avec Coilguns. Ça me force à être créatif et à explorer d’autres formats ! Comme par exemple tourner une exposition, et sortir un livre. On arrive toujours à trouver de la liberté dans les contraintes. Cette musique en solo m’est assez vitale, alors je lui trouve une place dans les interstices du reste.

    Ce qui me fascine c’est que vous ayez toujours l’énergie et le temps pour me suivre, je vous suis hyper reconnaissant pour ça, bravo pour ce que vos faites, c’est tellement précieux.

    Site Louis Jucker

    A Pharmacy Of Songs Louis Jucker
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