Carnage Piknik vient du Mans si mes souvenirs sont bons, il aime le bruit et s’y consacre avec talent. A ceux qui en douteraient encore ce Love Loving apporte une réponse ferme, insubordonnée. 6AM, le premier de ses cinq titres, crépite d’emblée. Noise, convulsif, il se montre offensif. Les chants, féminin-masculin, s’y répondent et les balafres opèrent. Je dis déjà oui. SELF/CROWD, lui aussi saccadé, envoie valser. Les conventions, et les alentours. Et nous on valse, en buvant de la Valstar (c’est pour la rime, le breuvage n’est de toute façon plus commercialisé). Bref, l’EP part en vrilles et ça me va bien.
Ainsi PUNK IS LOVE, où l’excellent Thomas Poli joue du synthé modulaire et ça lui file de troublants beaux airs, ouvre t-il une voie plus spatiale, qu’on pressent sur le fil. Elle gronde, s’amplifie, porte une majesté obscurcie. SIGNING SESSION, immédiatement après, brandit un post-punk à la fougue, j’ai d’abord écrit fugue et ça pouvait aussi coller, leste et sonique. Carnage Piknik performe, c’est d’ailleurs pas la première fois. Va falloir, de manière sûre, lui accorder crédit. Son boucan réjouit, SIGNING SESSION instaure un terme turbulent. Il est l’heure d’en finir, PINK MACHINE titube et souffle des ruades réitérées qui finissent de rallier l’écoutant. Excellente fournée.


