Simple collaboration, au départ, sur un morceau commun lors d’un concert, entre le duo La Jungle et le trio Spagguetta Orghasmmond, Disco Chiesa est finalement devenu un projet durable, un peu comme la connerie de nos gouvernants sauf que là, en l’occurrence, la fantaisie captive, a du (et part dans tous les) sens et nous fait du bien. C’est au Rockerill que la mousse a pris, faisant éclore un hybride musical barré et génial. Et douze actes frappés du bulbe, kraut, cosmiques, exotiques et charrette d’autres tendances. Le groove s’empare de nos trognes dès les premières pulsions de Access to the excess, entre motifs à la B 52’s et abatage funky-kraut sur chants sans norme. Ca se décrit pas trop, mais ça s’auditionne sans stop. Yew Nork, capitale du zarbi addictif, en Italien ou alors j’y comprends rien, largue un dépaysement insulaire à la fulgurance « anté-final » de tarba. J’adhère déjà, pressentant le festival hors-cadre. Vacanze suit une voie lactée vacillante, se met à speeder, frétillant sous ses sons insistants. Il breake, jamais linéaire. ce disque captive. Solid Jeans, vocalement volubile, stylistiquement, m’évoque les Talking Heads mais bon, DISCO CHIESA se suffit à lui-même. Il a de qui (ne pas se) tenir.
Justement Dracula flop, fatras sans nom, racé comme exubérant, charpente la différence de DISCO CHIESA. Arrabbiato se Sud-Américanise, je dirai, j’en suis pas sûr mais je suis quand même sûr que je kiffe, tu vis l’genre ou pas? Allez comprendre, j’en perds la boule. C’est ça qu’est bien, de ne plus savoir où on habite. Volutes entêtantes, phases instrumentales de débile mental. Les influences sont pétries, malaxées, The party initie un post-punk qui vrille et désarçonne. L’orgue virevolte, touches surfy et chant « Ritals » alliés autant que variant permettent un morceau là encore génial. J’ai du mal à suivre, encore plus à décrocher. Impensable. Bestie fiera, samba de zinzins, présente voix à la Primus et syncopes du bout du globe agrémentées de poussées psychiatriques.
Tourneboulé je reste dans les parages, Che febbre! de toute manière me plait au delà du raisonnable. Ca tombe bien il ne l’est pas, de riffs secs en passages innommables. Zin samossa, de cirque et de cuivres, exhale sa fusion dégondée…et dévergondée, bien loin des diktats. DISCO CHIESA part en live, on l’y suit sans rechigner. C’est la jungle, pas le groupe enfin si mais surtout l’endroit. Ali buma ye, africanisant, filant et spectaculaire, étire encore le champ d’investigation de ces loustics givrés. Il rocke, ardent, en conservant sa patine. Enfin Essere, batterie matraquée d’abord, lignes d’orgue chaloupées ensuite, vocaux ici aussi anormaux sur riffs mordants, sautille de manière magistrale. J’ai tenté d’en parler, l’entreprise est osée mais le résultat lui, à couper le souffle et la chique, exige écoutes en cascade et danses de joie désarticulées au possible.
Photos: studio Derville