This deluxe Medicine Show reissue arrives as an expansive 4xCD box set, collecting 42 Dream Syndicate tracks that span rare live recordings, radio sessions, rehearsals, demos, and previously unreleased material from 1983 to 1984. Alongside it, the original album returns as a standalone LP, all via Down There Records (distributed by Fire Records). L’idée est validée, l’objet en question rempli et le son réjouissant. Sur 4 CD, ni plus ni moins, on se cogne d’abord l’album de 1984, que Still Holding On To You lance dans un rock gouailleur. Daddy’s Girl fait de même, on notera l’ornement judicieux et sans surcharge. Burn pose là sa finesse, sa marque jonchée de guitares qui parfois rudoient. Armed With An Empty Gun claque, il riffe dru mais se pare aussi de notes jazzy éparses. Bullet With My Name On It suit sur des tonalités pop là encore de choix, bien jouées. The Medicine Show, insidieux, en remet un godet. John Coltrane Stereo Blues…blues un peu, mais en grinçant. L’opus excelle, se terminant avec à l’appui, ce Merrittville entre parure d’éclat et rock flemmard. On a alors les bonus, au nombre de 3, pour prolonger le plaisir. John Coltrane Stereo Blues (Album Out-Take) gicle le premier, rêche, syncopé, lo-fi. The Medicine Show (Solo Acoustic), dépecé, prend des teintes folk de bon aloi. Puis John Coltrane Stereo Blues (Live at WMMS, June 1983), d’une rugosité audible, largue ses salves noisy.
Plus que bonne la ressortie réjouit, une pelletée de lives venant dans l’élan la parachever. J’en relève le bruit, vrai, sans fioritures ni surenchère. L’impact des compositions, leur son « de scène » qui nous donne le sentiment que tout est joué là, présentement, face à nous et pour nous seuls. Quelques « Rehearsal Recordings » avec Kendra Smith se glissent dans le recueil, jouissivement brouillons. Le rock des Américains allie mélodies, emportées, et énergie débridée. Je songe à Hüsker Dü, régulièrement, pour la justesse du dosage et la vigueur dirty qui préside par là. Il va sans dire que le rapprochement, vous l’aurez pressenti, crédite les deux formations citées. Je plébiscite, ça va sans dire, l’initiative dédiée à un quatuor qui aujourd’hui encore, fort de sorties signifiantes et de dates qu’on garde en mémoire, poursuit avec succès son entreprise de décrassage auditif.