Après des années d’errance et d’addictions, après 19 ans de silence aussi, Evan Dando, ressourcé au Brésil, reprend enfin la plume. Et je m’en réjouis tant ce Love Chant regorge de pop-grunge à la hauteur du bonhomme, assisté ici par des figures comme Jay Mascis (Dinosaur Jr), Juliana Hatfield et Tom Morgan (co-auteur de Deep End), alors qu’ Erin Rae, John Strohm des Blake Babies (co-auteur et guitariste sur Togetherness), et Nick Saloman de The Bevis Frond, auteur-compositeur et interprète de Roky, participent itou. Et je n’ai pas tout dit, faute de patience. On s’en moque, l’incontournable opus débute par la pop-folk enlevée de 58 Second Song. Deep End l’imite, saccadé, rock et mélodique façon Lemonheads. Donc imparable. Les guitares y tricotent, éloquentes. In The Margin, direct et euphorisant, se fait valoir. Wild Thing lui fait suite dans une pop à guitares -bavardes- de rutilance comparable. Be In, entre finesse et ardence mesurée, se met soudainement à galoper. Parfait il est, à l’instar de Cell Phone Blues et son pop-rock rythmé, surtout en son terme.
Dando est en pleine forme, Togetherness Is All I’m After se catapulte avant de se calmer au gré de vocaux amicaux. Marauders, funky et post-punk, allonge le champ d’action et alerte, entrainant, poursuit en se hissant haut. Love Chant, éponyme, file à son tour bon train et explosif, rajoute à ce Love Chant une bien belle dose de crédibilité. Sous tension, il pulse sans rémission. The Key Of Victory, nettement plus ouaté, crooner au vécu certain, lui emboite le pas. Rien ne vacille, Love Chant replace The Lemonheads au sommet de la hiérarchie et fort d’un terme patronymé Roky, taillé dans une pop-rock plutôt offensive, convainc sans aucune bavure jusqu’à enserrer un retour au delà du solide.

