Julii Sharp aime folker, élégamment. Ca ne l’empêche pas, à l’envi, d’aiguiser ses compositions comme cela peut survenir ici, sur l’éponyme et inaugural Burning Line qui déploie la grâce d’un Elysian Fields. Les embardées sont belles, le rendu éloquent. Pirate In The Room, rythmé, rutilant, confirme. Le chant charme, sans le vouloir je présume. Balconies, raffiné, incite à la contemplation. Il frémit, sans imploser. Né d’épreuves, le disque passe allègrement la sienne. AB November, griffant dans sa ouate, en assied l’équilibre et le ressenti. Réconfortant, doté d’élans, Burning Line exaltera. Phantom, subtil, ne tient qu’à un fil. D’orfèvre, on l’aura pressenti.
Plus loin et sans gadin Rainbow, d’éclat en bruit bridé, rajoute de la prestance. Chrysalis, de son attaque franche et noisy, me lève de mon siège. Il apporte la fougue nécessaire, à mon sens, à ce que la galette s’enracine intégralement. Loratzerat, en renouant avec la folk -pour le coup presque lo-fi- proposée par la dame et ses très sûrs comparses, contribue lui aussi grandement…à la grandeur du résultat. Neige, en chute abrupte dirai-je, shoegaze, largue un début tempétueux et ensuite, oscille.

L’opus mérite l’égard, nul besoin d’être devin pour en faire le constat. Atmosphere le clôt sagement, prestance dans le cornet en guise d’avantages. Julii Sharp excelle, son Burning Line cueille des fleurs mais se permet également de fissurer le béton, illustrant des bouts de vie audiblement porteurs en termes de traduction sonore et littéraire.

