Hortvs unit Saintes.Glaces (Rolando Torres Martin, artiste multi-disciplinaire & Lidwine de Royer Dupré, chanteuse et multi-instrumentiste par ailleurs Française), Thébru Čelet (artiste sonore et visuel, issu du Royaume-Uni) & Signalstoerung (artiste interdisciplinaire venant pour sa part de Leipzig). Voué à expérimenter, tout ce beau monde enfante sur DOMINIUM TERRAE huit titres fascinants. In Memoriam Omnium Eorum Qui Vixerunt, en tête de file, sert vocaux chuchotés, ambiance fantomatique et textes saisissants. Le fond est noir, lancinant. Des secousses indus arrivent, le tout s’étirant entre déviance et grandiloquence. Déjà happé, on profite ensuite d’un Regnum Naturae s’extrayant de l’abime, secoué par d’infimes rythmes. Le rendu est unique, il devient dès lors difficile de s’en extirper. La terme vire trip-hop, obscur évidemment, un brin plus cadencé. Humane, dans la foulée, dépayse et de ses flux lents, récurrents, dotés d’envolées touts en élégance céleste, rafle aussi la mise. Typhonicus suit de son côté un bruitisme syncopé, éthéré, aux effets similaires donc de taille. Il m’arrive, à l’écoute, de penser aux mythiques Swans.

Sur la deuxième face Elatio, free, ondule. Une fois de plus les ressacs, tourmentés, en beauté, font sensation(s). Les chants, également, s’illustrent tout en fuyant le prévisible. Dies Iræ, fatras de sons tordus, étend l’errance du collectif et par son indus saccadé, presque incantant, valide l’approche de HORTVS. Venefica pèse de son côté dix minutes, qu’il met à profit pour émerger, sans hâte, en se parant d’atours vaporeux extrêmement immersifs. Le nuptial troublé est de mise, décliné de manière savante. DOMINIUM TERRAE est (un) psychotrope, aux pouvoirs hypnotiques certains. Lux, chargé de terminer, sème tribalisme et singularité des abords, sans avouer son genre cela va de soi. Inclassable, l’opus en présence captive sans discontinuer.
