Ozibut n’a qu’un but, c’est de manier le mot et les sons. A sa façon, dans l’ironie, le décalage et la dextérité. Désormais signé chez Cold Transmission, il ne l’a d’ailleurs pas volé, il signe là un Multifacette à huit visages, dancing in the dark, DIY comme il s’y plait. Désenchantement, humour sans risette sertissent son impeccable ouvrage. Passion triste l’annonce, volontairement maniéré dans sa linguistique: la sphère du gaillard de Châteaubriant a de quoi retenir. Passion triste égaye, façon Ozibut, nos tristes destinées. Ses boucles génèrent la danse, ses textes contraignent à la réflexion. Créature, électro élancée, se saccade jusqu’à nos sens. Les mots sont imagés, imaginatifs. Multifacette perd la boule, il nous tourneboule comme le mascaré s’y consacre sur les planches. Je le sais, je l’y ai vu, c’était par chez moi. La frénésie du range-slips Le Soleil Brûle, ses riffs « synthé » et autres allégeances sonores fait passer la pilule. Elle est même bien bonne.
Sous nectar Ozibut on embrasse Bientôt, à la fois aérien et appuyé. De la poudre 80’s en ressort, bienvenue. Avec ce bon homme les morceaux dégagent un surplus, troussés sans complexité mais avec une brouettée d’agilité. Problématique, rock dans l’esprit, synth et urgent, s’en veut la parfaite démonstration. Qu’on le sacre, avec tout le reste. Ozibut est salvateur, dans sa posture en lisière. Je tue des mouches, pas moins concluant, s’invite à la collection de tubes. Ozibut est opiniâtre, accrocheur. Et doué, c’est pas non plus la news du jour. Les lombrics, aux syncopes acides, secoue le cocotier et nous, nos fessiers enjaillés. L’opus a fière allure, quand bien même il nous chante la déconfiture. Séquelles le termine, il en laissera de par sa vitesse synth aux motifs turbulents tout en bouclant un ouvrage Ozibutien indéniablement majeur.

©Sarahhh Diazepine
