Mazette, quelle galette que ce Loverdose! Pété de la cafetière, déjanté et créatif comme pas deux, il fusionne et aligne les perlettes. La formation belge fait feu de toute note, dès Tropic et ses scansions hip-hop rétro soniques à souhait, groovy et vocalement de paire. Un début fou, parfait, et le reste s’inscrira dans cette même propension à délirer. Procrastinator, sans plus attendre, marie voix cinglée et scories funky. On dirait les Beastie Boys, on atteint ici le même niveau en termes de rendu. Le refrain, du suave au crié, fait mouche. Un harmonica arrive, claquant du blues dans cette trame jubilatoire. Call Centers, où la fièvre du groupe opère sévère, conçoit un brassage dément. Les sons et climats s’y collisionnent, on se situe en l’occurrence largement au dessus de la mêlée. Déjà précédemment excellent, The Experimental Tropic Blues Band signe pour le coup son manifeste. Angelborsh Tragedy le complète de ses secousses alors que les chants rappent, et que les sirènes retentissent. Délectable.
L’album (me) captive, Lover Dose y poste son funk -et autres- délicat, ensuite truffé de séquences agitées. Imprévisible, la clique me fait tantôt penser à Jon Spencer. Et pas que. Zeitgeist, de guitares menaçantes en parties déliées autant que stylées, chlingue la classe. Mad Men, au galop, y va de ses brisures et assauts punk/électro. Sans un pet de trop. Il est, lui aussi, entièrement enthousiasmant. Marie le suit, cold, post-punk, puis folky entraînant. On se cogne là des sonorités, et rythmes, qui nous capturent. The Escape Game, vaguement dub d’abord, étend encore le panel. A son tour il quitte la route, se fendant de trouées destroy. The Exorcism lui succède vivement, dézinguant. Mélodique mais également offensif, il s’agit d’un lingot. Ce bazar là, il importe d’en faire l’acquisition. The Beginning l’affuble d’une presque fin à nouveau bluffante, en vagues balafrées. Enfin NTAD, à l’heure du dessert, calme le jeu en mode crooner. Sur le fil, il y reste et conclut une série indispensable.

©Robert Alonzi
