Projet collaboratif réunissant le trio post hardcore français Birds in Row et le duo franco américain de techno industrielle Maelstrom & Louisahhh, PAIN MAGAZINE nous fait le malsain plaisir d’un premier album. Dans l’instant je m’en suis entiché, l’éponyme Violent God projetant une électro du tunnel aux sons fusants/triturés, tandis que le chant fait dans le fervent douloureux. Week & Predatory, indus et techno, valide ma plus que bonne impression. Les vocaux, masculins cette fois, s’y lient à des ressacs en vrilles et varient dans l’impactant. On scande, on screame, le rendu cartonne. On y sent, tout à la fois, colère et épreuve. Dead Meat, post-punk rapide, saccadé, sonique, fait à son tour la différence, dans l’excellence. Nice Guy l’imite, dans l’élan, au gré d’un canevas électro/indus alerte, sombre, dangereusement attirant. Magic, qui lui succède, vire lui au riot enfin, j’en ai le sentiment. Il est punk, riffeur, direct. Le panel du disque est ouvert, le résultat largement notable.
L’écoute s’avale avec bonheur, Like A Storm en son mitan soufflera un milieu céleste, bridé, qu’une envolée lyrique ornera ensuite. Bien ficelé. Choke Points prend alors la barre, en pulsions malades et robotisées sur le plan vocal. Il obsèdera, et pas que moi. Sa fin se déphase, percutante. A Good Hunter se profile, subtil et soutenu. Bastion par ruades lourdes opère, de guitares tueuses comme finaudes en voix éructant. L’emprise est forte, Violent God sacre une association foutrement porteuse. Horse Song s’y glisse pour offrir une avancée grandiose, qu’on sent toutefois sur le fil. Enfin Husk, de flux flous en rythme flemmard, aux voix là encore déviantes et captivantes, place une fournée de fin génialement hagarde. Difficile, à la fin de la route, de se dispenser de ce disque écorché et d’un brio stylistique aussi novateur qu’abouti.

©Mae Ferron

