Marie Delta connais(sais) pas, sauf qu’on m’apprend qu’elle a d’ores et déjà oeuvré chez Pussy Patrol, BCBG, Marietta et Eyes Behind, officiant ici en solo avec son projet MARIE DELTA et se nommant Mariette Auvray. The Girl from Poison Paradise est son 2ème opus, il dresse un portrait de notre épique époque et délivre des climats variés. Oiseau de l’espace me gave avec ses airs lyriques feutrés. Mais il pose, vite, un climat sombre et diaphane qui augure de bonnes choses. Komatiites, trip-hop flottant, semble le confirmer. Les sons se craquèlent, puis Bain de minuit instaure une électro chloroformée, céleste, vaporeuse aussi. Je commence, dès lors, à accrocher. Les mots en Oiseau, bref, se pare de cette distinction vocale qui malheureusement m’irrite. Mais j’y reste, allez comprendre. A la suite Mascaret, sans mascarade, propose une trame de marque, entrainante. C’est dans ce registre que je valide, clairement, l’ouvrage de Marie Delta. How does it feel ? me conforte, d’ailleurs, dans mon approbation. Il sème sa grisaille, fait se clore les yeux.
Quelques effluves plus loin apparaît Nouveau Corps feat Julien Barbagallo, sorte de pop-folk nacrée mais également souillée. The Girl from Poison Paradise dispose d’assez d’envergure pour complètement prendre, Lettre à la Lune feat Phantom Love ne me démentira pas. Une fois de plus l’ambiance, singulière, faussement peinarde, fait mouche. Il en va de même non pas pour Lamentations, trop court pour me choper, mais bel et bien pour L’Amour en Périphérie feat Cédrick-Isham Calvados qui dub (entre autres), rappe et couple les organes. Algo-gaze flirte lui avec le reggae, en ayant la bonne idée d’en dévier sinon, je l’aurais disqualifié mais qui suis-je pour ainsi juger ? Un chroniqueur, lecteur. Que Night at the Embassy feat Dunny82K, titre terminal aux reflets jazzy, à la deuxième moitié ondulante et dépaysante, accapare pour le sortir de son ressenti mitigé, le faisant ainsi basculer dans la sphère du favorable.
©Benjamin Girard Orleans