Bleu Death c’est Adrien Durand, durable. Bordelais. Pas trop laid. Mais assez rimé, le mec sort un album et celui-ci met du baume. Son premier en dix ans, son premier en solitaire aussi. Enregistré et mixé par Alexis Deux-Seize, et masterisé par Hugo Carmouze. Alors? Ben y vaut l’coup, t’as pas lu les noms? Il porte huit titres, eux aussi se portent…bien. The Hunt pose une pop-folk qui m’évoque…New Model Army, et pas seulement pour l’intitulé. Sauf que là, Durand se passe d’influences. Classic rock, emo et cold wave le nourrissent, mais ce ne sont que des socles. Unabomb My Soul, lo-fi folk de valeur, pop, orné avec superbe, dépose son éclat. Holy Shit c’est pas d’la merde, Once A Bad Boy, Always A Sad Dad lance un rock sobre et décisif. Incisif, aussi, et presque grungy. Appuyé dans son rythme, affirmé dans son rendu. Stephen King (The World Is Full of Crap), dénudé, se passe de parure, de paraitre itou, et n’en est que plus vrai.

Il est bon d’entendre ça, Fucking In The Ice Age suit cette même voie sobre mais intense. Nul besoin de charger la mule, le cheap équivaut ici à l’élévation. Richard Serra And His Metal Heart le démontre, taillé dans une pop légèrement allégorique. Je suis, moi, catégorique. Ce disque mérite notre fric, du coup il est à prix libre. Richard Serra And His Metal Heart vire à l’électrique, ça lui met un coup de trique et ça dope la galette. The Drink-King, chanson à boire (avidement), propose un jeu de marque. Folk, mais foutrement dynamique. Do You Believe In Ghost Songs? ferme alors joliment la porte, Lou Barlow n’est pas loin et le bazar se déroule sur un air connu. Honorable, estimable, Holy Shit respire l’implication.
