Fauna Nova j’ai déjà vanté l’truc, par ici, à l’occasion d’un bien bon EP. Là c’est un album que les rennais nous larguent alors pensez-vous, je n’ai guère hésité. Le contenu me donne raison, Obsession la suscite et crayonne une excellente copie psyché/sonique que des trouées presque funky traversent. More than good. Deutsch, au deuxième rang, balance un groove de tarba, dixit Confucius, greffé à des sons bonnards alors que le chant dévie. Dans la langue de Goethe, s’il vous plait. Le tout vire à l’électro, brièvement, aux grésillements estimables. Le bruit se fait déluge, pour un rendu au delà de tout soupçon. Polite Boy, dont la ligne de basse m’évoque je ne sais plus qui, me fait penser à Sloy. Ere Electrelite. Ahlala Rennes, quel vivier! Là encore le morceau surnage, offensif, dans un rock de marque et de caractère.
Plus loin arrive Kill Yr Brain, kraut, songeur, enlevé, gorgé lui aussi de sonorités addictives. Les guitares donnent, stylées. L’élan se modère, précédant une lacération nourrie. Beaumer, immédiatement après, sert voix robotiques, ou pas loin, et motifs célestes. La cadence est sèche, vive. On dirait New Order, par instants, mais c’est Fauna Nova. Et ça vaut le détour, croyez-moi. Spatial et affirmé à la fois, le track convainc. Beast, rêveur dans le chant, racé dans son jeu, n’en fait pas moins. Fauna Nova fédèrera, il possède pour ça l’album qui mettra tout le monde d’accord. Mechanical, tel Vox Low, offre une cold de première main, rock aussi, hachée et underground.

Avec Dance la magie se poursuit, se prolonge. On la dance bien volontiers. Voilà, encore, du groove à y passer la nuit, sleepless tant l’opus attire. Les voix se répondent, l’instrumentation en appelle aux déhanchements. C’est ce que je fais, vivement, dans mon fauteuil de bureau. Animals, complètement ensorcelant, filtre une trame kraut dont on ne s’extirpe plus. Sa fin castagne. A l’écoute, aucun temps mort, aucune faute de goût à relever. C’est même tout le contraire. To Be Continued, dépaysant, propose alors une issue brève mais frappante, réitérée, qui sacre l’effort de Fauna Nova de manière définitive.


Photo du groupe Maxime Poubanne
