REST UP est angevin, remuant. Son Real Sensations, après une amorce quasiment psyché (Harmattan), bridée et brumeuse, opte pour la turbulence. Too Late To Call s’en charge, tout en alternant tumulte et accalmies shoegaze. Accutane, après ça, trace des phases galopantes, que l’indus tente éparsement. On se croirait, pour le coup, chez les Moines Psychotiques. Damage, en course libre lui aussi, libère un geyser rock. Il se fait cri, noise et strident. l’album se tient, en termes de qualité. Pol’s Guitar, de ses notes étoilées, calme le jeu mais son second volet prend clairement la tangente. De ouate en bure, le morceau déroule. Causeway, au mitan du cheminement, avance par plans grinçants et éthérés.
Il n’y pas de routine qui vaille, REST UP l’évite consciencieusement. Weekend Girfriend, shoegaze, crépite. Il rêvasse, puis laisse ses sons enfler. Hold Me Tight lui succède en semant lui aussi sa poudre 90’s, souillée. 66 conserve l’option bruitiste, par riffs secs et soudains. Il se saccade, pour ensuite livrer des passages clairs sur chant tourmenté. Real Sensations, éponyme, voit la sauvagerie prédominer. REST UP est doué, la composition en question glaviote une noise pas piquée des vers. Enfin Stall, aérien, dreamy, ferme la marche en confirmant, tout à la fois, l’intérêt du disque et son spectre large, fort bien maîtrisé, œuvre de jeunes gens que l’on peut d’ores et déjà qualifier de fiables.

