Sam Fleisch (groupe, projet solo, les pistes sont floues) joue une sorte d’indie rock ultra-ambitieux et narratif, qui développe de longs morceaux pop et accrocheurs joués FORT. Ca me va, j’attaque alors confiant l’écoute de ses six titres. Sylvain a œuvré avec Micka Apollinaire (Monsieur Crane, Strasbourg), Crane Angels et Petit Fantome s’ensuivirent et méritèrent nos égards. Avec Saturnine Child, qui si j’ai bien saisi ne constitue pas sa toute première sortie, le gaillard impose d’emblée un long format, Cold Velvet Opera, à l’éclat pop racé qui revêt de soudains excès. L’exercice est concluant. Change In The Plan, tout aussi bien orné, aux légères touches cuivrées, se déploie dans un rock mutant. Il alterne, avec succès, entre l’assaut et la subtilité. Baltimore, au troisième rang, trace un rock vigoureux et bien exécuté. Arthur Satan produit l’objet, Romain des JC Satan en cogne la batterie.

©Anouk Allard
On a tout pour bien faire, y’a donc pas à s’en faire. The Object Of Their Desire, doucereux dans le chant comme noisy en décor, poursuit sans vaciller. Il s’emballe, dans des saccades impactantes. Leaves Of Glass lui succède selon une rutilance pop-rock variable, psyché, sur lit de notes fines qui peuvent s’aiguiser. Le velours des vocaux fait son effet, à l’instar des poussées de fièvre qui enracinent le titre. Il n’y alors plus qu’à bien finir, ce dont se charge ce Midnight On Grief d’une quinzaine de minutes. Il est beau, puissant quand ça lui prend. Il folke un peu, se poppise bien évidemment, ratisse large non sans bonheur. Sa fin vire à la vitesse, parachevant un disque probant de A à Z.
