Depuis Mathusalem enfin à peu près, Shaggy Dogs joue son pub-rock bien à lui. Il ne m’a pas toujours rallié mais ce Pinball Boomers rock et offensif, Stonien par instants, risque d’inverser la tendance. Who’s gonna vote, pour ouvrir sans flancher, convoque cuivres et harmonica au service d’un blues-rock de marque, ponctuant une ouverture probante. City guy, ensuite, claque son allant et là encore, un rock dont on ne peut contester l’impact. Chœurs de dames et jeu racé assurent le rendu. Your love is dynamite, lui aussi typé, s’en vient parachever la série de trois. L’harmo y bavarde, tissant des trames attractives et percutantes. Shaggy Dogs est musical, mais aussi frontal. Lee’s the man prend la même voie, à savoir celle de l’excellence. Il me vient le sentiment, à cet instant précis, que rien ne déconnera ici. Me voilà conforté par My baby letf me in the fog, plus jazzy, bien plus tranquille mais malgré ça superbe.
La soif de sauvagerie, néanmoins, me revient sans tarder. Talk too fast m’exauce, il rocke comme j’aime. Il est gouailleur. Une fois de plus, la joie de jouer enfante un bel ornement. We could have been to China, swinguant, orgue ses cuivres et impose sa vigueur. Des notes séduisantes se glissent, étayant le track. Wild card, bourru, se fait insidieux. Il se tempère, subtil dans sa force. Rien à jeter, décidément, sur ce Pinball Boomers qui usant de ficelles connues, se hisse sur les hauteurs.

En ce sens Go and run, entrainant, nous laisse pantois. Rock et vitaminé, il maintient un niveau élevé. Chez ces mecs-là on sait faire, on signe en l’occurrence un opus majeur. Better life, qui le clôt, a le grand mérite de continuer à gicler. Il se saccade, lâche des ruades, et déploie un panache dans l’exécution qui fait de Pinball Boomers un must de cette fin septembre.

Photos Patryk Rivet
