Il est Zëro, ce Never Ending Rodeo, et c’est bien pour ça qu’il excelle de bout en bout. Eric Aldéa (guitare, voix), Franck Laurino (drums), Ivan Chiossone (persephone, synthés), et désormais Varou Jan (guitare, basse), issu du Peuple de l’Herbe, y jouent pour débuter dans le probant un Niagara Falls post-rock racé, à la maestria saccadée, sur chant enfiévré comme stylé. La musicalité du tout opère, sans rémission. One Track Mind, ensuite, livre ses secousses envoûtantes autant qu’agitées. Zêro, à nouveau, trouve le ton juste et l’ambiance enrobant. Son approche lui revient de droit. Il éruptionne, non sans marque. Boogaloo Swamp, vrillé, strié, strident et imparable, propose un kraut/noise pété du bulbe. Embrumé et encoléré, Never Ending Rodeo s’annonce comme une galette de valeur supérieure. Troubles #2, planant, flotte librement. Psyché, il louvoie avec joliesse. L’opus s’empare de moi, gageons que le sort qui m’est réservé en impactera plus d’un autre. En ce sens Hellvin, à l’exacte moitié des débats, susurre sur ton grave, quasiment crooner. Il progresse lentement, gris, de nuit.

©Jon Fayard
Sur l’autre volet Back On The Hillside, funky, dansant, 70’s dans certains recoins, complète la galette en lui assignant un surplus de brillance. Zëro serpente avec succès, Telepathic Overdrive l’amène à tracer et hausser le ton. Ca lui sied, personne n’osera en douter. Threads lui succède avec pour atouts, ses riffs secs et son brassage post-noise maison qui ne rechigne jamais à se coupler, à entrer en résonance. A d’autres mouvances, pour signifier l’extrême dextérité des lyonnais. Les vocaux virent au vindicatif, surlignant le tout. Enfin Custer, de durée plus poussée, instigue un instrumental final syncopé, spatial et brumeux, de choix, histoire de clore l’album avec autant de savoir-faire que sur ses premiers pas.

