Composé de Mélissa Acchiardi (The Very Big Experimental Toubifri Orchestra, l’ARFI, Saint Sadrill) et Vincent Duchosal (Trio Meije, Phonem, ZOZIO, Cie la Grande Magouille), le duo OASIS BOOM oscille grave. Il erre, traverse le désert sans se donner d’airs et balafre ses sons. Jazz sans normes, rock et riffeur (l’éponyme Oasis Boom en ouverture), noise quand ça lui chante, il peut breaker rêveusement. Ses sons dévient, frétillent, innovent. Passé l’ouverture, déjà trippy, on à se cogner un Dira dépaysant, serti de motifs tribaux, largement pété du bulbe. Il brise son élan, titube, et nous emporte dans sa folle sarabande. Milena Sand, d’abord songeur, céleste, suit en s’élevant peinard. Waagon, noisy à la Sonic Youth, poste après ça une galopade crissante. A mi-chemin Battistu No, psyché, finaud mais malgré tout dérangé, s’ajoute à la série destroy.
Sur l’autre volet se pointe à ce moment Congre, en syncopes rugueuses qui ne rechignent surtout pas à désarçonner. Moma Blanche suit, bref mais vacillant, jonché de sonorités là encore inédites. La paire de chez Dur et Doux, inventive, n’a de cesse de défricher. Sada Crac réitère ses plans, lunaires, agités et entièrement prenants. Il change de ton, s’emporte, grince et s’assombrit lumineusement. Il se fissure, bastonne du kraut qu’il percute d’autres mouvances. OASIS BOOM implose, Le Baron à son tour prend la tangente. Cosmique et remuant à la fois, psych-machin truc, il ne dit pas son nom. Il se met, d’un coup, à tout envoyer valser. Alors Ivy Double Mise, aux ruades brutes de type noise groovy, s’en vient border l’affaire et il ne nous reste plus qu’à represser le bouton Play, gagné par la folie d’ OASIS BOOM et de son CACTUS BUS au cheminement périlleux.


