Egoexpress, dont le mélange rebelle d’esprit punk et d’énergie club a entre 1995 et 2005 « fucké les conventions », trouve en ce A Piece Of The Action une rétrospective qui largement, surligne sa carrière et son approche insoumise. En seize titres l’alliance d’ Hambourg capture l’auditeur, se trimballant entre techno, électro et chants épars répétés jusqu’à ce qu’on s’en gave. We Are Here en fait montre, déjà addictif. Dumkraft fait de même, joueur, obscur, groovy. Hot Wire My Heart lâche ensuite ses boucles, remuantes, et chacun des morceaux offert mérite qu’on y traine durablement. Weiter joue une électro-pop vive, Smily Blu jazze joliment. Le panel est ouvert, l’ennui n’y a guère prise. Aranda, presque pop-folk, accentue l’attirance. Beautiful Music_Dangerous Rhythm est d’un genre nouveau, on sent chez Egoexpress une liberté de ton qui lui sied à merveille. Là encore les notes virevoltent, partent en vrille, embellissent aussi. Knartz Iv impose lui aussi sa dynamique, nous déposant à la moitié de la route sans que l’attention se relâche.

Bureau B est extrêmement fiable, Egoexpress n’en est d’ailleurs pas la seule preuve. Everybody à son tour gicle, ses vocaux robotiques opèrent. Live At Sirius Prime se montre persuasif, les ambiances font irrémédiablement mouche. Nobody Expected It To Happen That Way place une techno incoercible, Telefunken funke et endiable la danse. Disco Past Perfect le suit dignement, en rafales obsédantes. Hohl Von Innen tangue après ça magistralement, il existe chez Egoexpress une dextérité qui nous le rend précieux. Le remastering, en outre, le met en exergue. A Piece Of The Action de ses ritournelles enthousiasmantes force le respect, de toute manière j’ai déjà et largement accordé mes faveurs à ce recueil difficilement négligeable. Il prend fin sur Memories Can Wait, d’abord brumeux, puis…le demeurant. Bureau B a frappé, il a à son actif une nouvelle série unie et de qualité supérieure.
