Fantôme Josepha est un duo Messin, composé de Josepha Mougenot et Arnaud Marcaille. Déjà avec ça t’as d’l’avoine pour les chevaux, pis quand t’entends la mixture alors là tu sais plus où t’es. Dans l’Allemagne d’antan, pour les climats B.O., peut-être mais pas sûr. Au Moyen-Age pour les mélopées, enfin on dirait. Chez des maîtres du tunnel underground, là c’est certain, pour la déviance et la créativité affichées. Da Guerra flûte me semble t-il, médiéval, et se syncope urgemment. Les vocaux typent le tout, dépaysants. Les synthés font ombrage, tissent aussi des spirales bien captivantes. On s’en va déjà, dans l’ailleurs sonore. Wie Aus Wie Ein suscite la même adhésion, de sa zik de squat teintée de cold alors que les synths poursuivent leur entreprise de volutage. Le bazar plane alertement, pour ma part j’ai directo voté pour. Les vignettes soniques, les paysages enfantés font sensation. Sans norme réductrice la paire de l’Est bâtit ses propres édifices, singuliers. Desire, entêtant, impose un ralenti qui nous restera dans l’crâne. Il lancine, imparablement. English Houses lui emboite le pas sur une parure sèche, ses basses groovent irrésistiblement. Fantôme Josepha n’a pas d’égal, manquerait plus qu’ça tiens!

Weirdo Camp, dénué d’empressement, le démontre. Céleste, il flotte et vire au psyché. Il est beau, fragile, trippant vous l’aurez pressenti. Jezabel se présente alors, sombre. Il m’a tout l’air de fendre la nuit, il rêvasse et susurre. Des motifs sans lumière l’ornent, bon moi je l’dis c’est là encore un must de musique de niche. Allez aussi listen to DRAMARAMA, le taf précédent, pour vous en couvrir. Le téléscope de la mort sort, lui, sur une tripotée de labels en marge, et se termine sur la salve déchirée de Take One, criée, insidieuse, qui en plus de finir magistralement élève l’opus au rang d’incontournable de l’anti-mainstream. Pour finir t’as en bonus la splendeur du vinyle, ce qui rend l’achat réellement obligatoire.
