Duo merveilleux, jamais figé, Årabrot « from Norway » va régaler son monde avec ce nouvel opus, nommé Rite of Dionysus et produit par Alain Johannes. En neuf titres qui dépaysent, d’abord voyageur (le fiévreux et frémissant I Become Light en ouverture, superbe), musical et d’un savoir-faire confondant, le groupe n’a de cesse de dérouter, enchanter, envoûter. Le timbre grave de Kjetil “Tall Man” Nernes fait sensation, le décor idem. A Different Form, stoner au ralenti, léger comme massif, pose une deuxième banderille décisive. Rock’n’Roll Star, perle dark-folk crooner du plus bel effet, valorise à son tour le disque. S’il s’enrage alors peu Rite of Dionysus plaira indubitablement, servant ensuite The Devil’s Hut et son ombrage rock plus prononcé que des atours vaguement symphoniques surlignent. L’addiction guette, aux sons comme aux textures. Pedestal, à deux organes couplés, déploie grandeur et patine.
Sur l’autre moitié The Satantango, déferlante incoercible, amène force de frappe et rudesse racée. Mother lui fait suite dans une draperie élaguée, réduite au plus simple et ainsi, entièrement prenante. Death Sings His Slow Song, à l’avant-dernier siège, fait valoir sa sombre subtilité. Sans excès marqués, ça peut aussi le desservir, Rite of Dionysus se montre pourtant d’une brillance à toute épreuve. Of Darkness And Light le termine en haussant le ton, alerte, au point d’en faire un must de cette rentrée des classes chargée en copies de choix.

