Daisy Mortem est un duo, qui entre électro-club et textes-contes mâtinés de fantastique comme de visions sur l’existence, développe une approche particulière. Il me mitige ici, pourtant au fur et à mesure des écoutes j’en prends un minimum la mesure. La Ville du Diable, où le traficotage vocal me barbe, insinue malgré ça une texture personnelle, chaloupée, électro-pop sans s’y figer, sur mots à penser. Anesthésie, éthéré, quasiment dreamy, suit en disséminant ses saccades urgentes. Des relents drum’n’bass s’invitent, il va de soi que c’est dans l’hybride que la paire évolue et ce, à plusieurs niveaux de lecture. Sa nouveauté, en tous les cas, la distingue de bout en bout. Tout Est Beau, de ses excès soniques, fait mouche et dépayse, exotique en certains recoins. On se familiarise à force d’ insistance, un peu, à l’univers du projet. Mirrors, truffé de petits sons, narrant, explore plus loin encore. Flash, éponyme, fuit la vie mais aussi la cherche. Il plaira assurément, fort de ses secousses alors que ses écrits là encore titillent l’esprit.
Plus loin Pompéi, entre vivacité et volutes prenantes, trace des arabesques persuasives. Sauvez-Moi suit en proposant, à son tour, une pelletée de serpentages aussi spatiaux que remuants. Waiting Room, j’ai cru à Fugazi mais le registre tranche légèrement (ironie…), trace ensuite une virée orchestrale brève, laissant vite place au terminal Bienvenue. Un lieu d’échappe, un abri, grandiloquent, breaké, dont les soubresauts et changements d’humeur attirent le chaland. C’est là que Flash échoit, sans s’échouer, délivrant des cheminements qu’on approuvera, une fois assimilés, comme on peut tout autant en rejeter les abords « club » que le duo à cependant le mérite de fort bien diluer.

©Agata Wieczorek
