Clinton ‘Bar’ McKinnon, échappé de Mr Bungle. Shane Lieber (An Easier Question), Angus Leslie (Sex on Toast) et un ancien de Bungle, nommé Danny Heifitz. Voilà la clique qui forme UMLAUT, de Melbourne en Australie. Un ensemble qui comme son pays musicalement dévie, tout au long de ce Desolë bien loin d’être désolant. Pop de traverse, il s’ébroue en débutant par The Tarnished Legacy et ses saccades jazzy insubordonnées mâtinées d’électro-pop groovy. Happy Nowsuit alors, de ses ruades rock 70’s et autres. Il se montre changeant, à aucun moment on n’en décroche. Les mélodies s’exaltent, se font percuter. Le chant devient cri, les sons virent au free sous l’égide du saxo. Excellent. L’instrument en question impulse d’ailleurs Bite Your Tongue, fuzz et urgent, dynamique, avec des choeurs en « ouh-ouh-ouh ». Cold Sore calme ensuite le jeu, mais demeure excentrique et dessert, tout de même, des salves bien givrées. A sa suite glisse Every Time, presque un slow d’abord, pour après ça virer au rock un brin Queenien. Une fois de plus les sonorités s’illustrent, libres, imaginatives.

©Bailey Judd
Sur la deuxième partie du disque Grumpy Libarary, poppy, fait valoir sa patine. Psyché, raffiné, il séduit. Vinnie riffe franc, glam, et dévisse sévère. L’album est de marque, sans discontinuer. Bumblebee Shoes y trace vivement, mais n’oublie pas les ritournelles. Que de prestance! STFU impose un déroulé aussi massif qu’enjoué, jazz et rock, d’antan mais également d’aujourd’hui, orné dans un orchestral flamboyant/vacillant. Enfin et pour faire (plus que) bonne mesure My Government is Never Wrong, bricolé, de voix de crooner destroy, quitte ses gonds pour parfaire une galette dont les pas de côté auront tôt fait de nous embarquer.
