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    Chroniques

    Les Abranis « Amazigh Freedom Rock 1973​-​1983 » (Les Disques Bongo Joe, 28 avril 2023).

    Will DumWill Dum09/04/2023
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    Aptes à coupler, en leur temps, musique berbère traditionnelle et rock mais aussi folk, funk et disco, tout en célébrant leur héritage kabyle, Les Abranis se vient remis au goût du jour, avec à-propos, par Les Disques Bongo Joe. Compilation, Amazigh Freedom Rock 1973-1983 couvre le spectre du groupe, large donc, en recueillant onze perles dépaysantes au groove d’emblée passionnant. Athedjaladde s’orgue, il serpente et tout de suite la personnalité des Abranis, leur melting-pot osé et adroit font sensation. Les guitares se typent, on voyage sans perspective de retour. Chenar Le Blues, bluesy-funky, dégage la même prestance, la même musicalité bigarrée. S’y glissent, enivrants, moults sons imaginatifs. Précurseurs, Les Abranis instaurent un panel dont l’avance sur son temps nous les rend, aujourd’hui encore, précieux. Akoudar, funk de là-bas, le démontre. Racé, de basse dansante, il offre aussi un chant qu’on prend en compte. Ses motifs, se répétant, auront raison du résistant. Avehri, d’obédience reggae -dans le tempo-, mais hybride, valide la différence qu’ Amazigh Freedom Rock 1973​-​1983, constamment, nous renvoie. Id Ed Was, vif, souffle un rock agile, aux reflets maghrébins, qu’on approuve sans plus ergoter.

    A sa suite Ayetheri A L’Afjare, syncopé, greffe voix grave et ornement, encore, de choix. Je n’en finis plus, ce disque, de le définir. Les Abranis, en niche, échappent aux étiquettes. Therrza Rathwenza, discoïde, un brin surfy aussi, de vocaux à nouveau notables, en apporte la preuve. On ratisse large, malgré ça le résultat demeure d’une implacable pertinence. Achethkhii, rock et « danceable », suinte une coolitude qui à tous s’appliquera. Un parfum de liberté, récurent, caractérise les titres livrés. Thilelli, comme venu des îles, « fonke » et s’élève, joué avec goût et selon de belles idées, soniquement s’entend. El Guoum Agui, folk mais dans le vif, puis orientalisant, de guitares acidulées, enfonce le clou d’un métissage de génie. Enfin Mmliyi Kan, à la Lalalar si je devais, en cet écrit, évoquer des formations actuelles, conclut magistralement une série pionnière, dont les talentueux auteurs peuvent se montrer immensément fiers.

    Amazigh Freedom Rock 1973​-​1983 Les Abranis Les disques Bongo Joe
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