Entrevue par le passé chez JC SATAN et La Secte du Futur, Ailise Blake s’adonne en solo à du « spectral folk » que son chant et ses trames subliment, hissant ce Soave aux sommets du genre. Elle dit, ce disque, l’avoir littéralement rêvé. A l’écoute nos yeux justement se closent, Apollo (The Attraction Towards the Sun) lançant ce second opus dans une splendide léthargie. La chanson s’égrène lentement, agrémenté de notes nacrées. Son ombrage fait merveille. C’est dans une forme de recueillement qu’on écoute le rendu, magnifié par Lustration et sa souillure de grâce à peine mue par un rythme pourtant perceptible. C’est en ermite, de son propre son, en géniale asociale occasionnelle que la Dame a conçu cette perle. Et ça s’entend, au bénéfice total de l’effort. Consecration, dans sa ouate trouble, dans sa diaphane beauté, dans sa voix à l’écho pétri de ressenti, attire.
Devotion, au mitan de ce disque-retrait, hypnotise avec éclat. Ses sons, d’une écorce rare, emplissent l’espace. Des pointes plus « rudes » paraissent, bien amenées. Primordial, -il l’est d’ailleurs à l’instar de l’album dans son entièreté-, suit lui aussi ce sentier comme pétrifié, baigné de repli, à en oublier le monde autour de soi. Soave est un refuge, une quête de quiétude lampée d’incertitude. Magnétique, tel ce Exaltation (part I) à l’élévation progressive. Que suit Annihilation (part II), proche du dark-folk, psyché de par ses abords aériens. Risorgimento, cordé, n’a alors plus qu’à parachever le travail fourni. Il s’écoute lui aussi pensées perdues, cerclé de magie sonore, engendrant une ultime ambiance immersive au possible.

