Kisu Min vient de Lodz, en Pologne donc. Indé, il traite de sujets sociaux et politiques d’intérêt. Rudolf Steiner House, le groupe s’étant déplacé pour visiter ladite maison, est son nouvel album qui fait suite à déjà plusieurs LP. Plaisant et plus que ça, il séduit d’emblée les Frenchies que nous sommes avec Je Suis, où textes dans notre langue et pop-rock bien teintée, bourrue comme guillerette, font mouche. G.A.I.A. (To Thoughts Of Mother Earth), après ça, se saccade dans cette même matière aboutie. Nothing But The Heart, dreamy et éthéré, 90’s et proche du shoegaze, suit vaillamment. L’éponyme Rudolf Steiner House, cold à la Motorama, racé, instaure l’approche de la formation essentiellement féminine. Les guitares grondent et crachinent, marquantes. Les chœurs rêvassent, l’ensemble a belle allure. Lullaby, cold itou, mélodique et appuyé, ne dénote pas. Rainbow Dash, clinquant, de par son climat froid et enlevé rafle la mise. Pas loin de The Cure, ou d’une Siouxsie, il se joint à la liste des réussites incontestables. Kisu Min fait preuve de talent, Not Your Girl le démontre avec son ambiance en apparence déliée, néanmoins carillonnante.
On écoute non sans bonheur, grisé. L.A. Noir, cold chaloupé, se fait valoir. Priestess Of My Own reste dans le ton, on ne change évidemment pas une formule gagnante. Il rocke, vif. RLS se montre, dans la foulée, bien plus aérien avant de subitement hausser le rythme, noisy. Rudolf Steiner House de A à Z se tient et nous tient, élaboré avec savoir-faire. Uncanny Valley, indie-shoegaze, l’étoffe dans le sonique. Doomsday, au gré d’une prestance sonore affirmée, me fait penser à Blonde Redhead. Il est griffu, son chant s’en tient toutefois à des penchants doux. Enfin et pour bien clôturer Woland, rock crissant et enlevé, shoegaze par instants, dépose sa finesse et dans le même temps sa trame cold entrainante, à deux voix sur sa fin. Doué, Kisu Min offre avec ce Rudolf Steiner House un support de portée constante.

©Marcin R.Nowicki
