Pop Will Eat Itself a commencé à sévir dans les mid 80’s, a connu un temps d’inactivité avant de faire son retour en 2010/2011. Dix ans après le Anti-Nasty League de 2015, la clique de Stourbridge, UK revient avec ce Delete Everything où son métissage musical atteint un niveau digne…de lui-même, constamment élevé. The Slammer ouvre sur des tons électro/ hip-hop, groovy et déliés, pour amorcer l’auditeur. Bruiser, dans un fatras collectif, bruisse et rocke sauvagement. J’y entends du big beat, du baggy par petites bribes. Des vagues de synthés fous, aussi. J’adore. Incarcerate the Rich, jouissif de par son titre, tout autant dans son contenu fusion punchy, sur lit de grosses guitares, convainc. Pas loin d’un SENSER, PWEI déroule et séduit de suite. Disco Misfits, électro fantaisiste, l’y aide efficacement. Jubilatoire, l’album ne cède en rien au mauvais goût. Their Law (Ain’t Our Law), subversif, offensif, greffe électro cinglée et dépaysement sonore, alors que les guitares restent dures, métal même. On approuve, sans rémission. Le débit est rap, l’énergie ébouriffante. Vive Le Rok, plus détendu, flirte avec le jazz et propose une énième climat attrayant.
Mofo Face, passé le mitan, m’évoque les Happy Mondays sur vocaux hip-hop. Il chaloupe, décisif. Superficial Intelligence, dans l’élan, poste sirènes et flux incoercible, hybride et sans une ride. Delete Everything, de A à Z, retient dans ses (coups de) filets tout écoutant impliqué. Never Mind the Botox le saccade vivement, laissant se profiler une fin d’album de marque. Un chant à la Natacha Atlas l’orne, brièvement. Les guitares derechef assaillent, puis Built For Fun impose des airs très Madchester. Le panel est large, maîtrisé. Play a Fast » Un lui assigne un délire, vocalement comme dans le brassage, de haute volée. Enfin Where There’s Hope, d’abord dark, puis rap spatial dirai-je, un tantinet cuivré, termine tranquillement mais de manière méritoire une douzaine tout simplement inattaquable.

