Sunwell est l’un des nombreux projets de cette lilloise vue sur scène dans la ville, en solo, sous étendard Death By Fog et en ouverture de Guilt. Ce fut envoûtant. Ici, la Dame du Nord demeure sombre, poursuit sa mue émotionnelle et ce faisant, nous impose derechef un univers captivant. I’m looking at the light, qui recense dix morceaux sans failles -musicalement s’entend-, débute d’ailleurs par un The beginning of what’s to come lancinant, distingué aussi, au chant qui n’est pas sans me rappeler Dead Can Dance. Ou Cocteau Twins. Je suis happé, tout comme lors de sa venue. Sleep forever, hypnotique, marche sur un fil. Là aussi les vocaux s’étirent, majestueux, dans la nuit. Carry us, bordé de guitares menaçantes, flirte avec les dix minutes. Spatial, lourd comme aérien, il impose sa patte. On s’y laisse prendre, tant Sunwell s’affirme dans ses atmosphères successives. Little heart’s lament part.1, brumeux, ouvre un duo là encore saisissant, ample, intense et pourtant sobre. Son deuxième volet, Little heart’s lament part.2 donc, doome presque, plombé, d’une absence d’empressement qui le dessert.

Sunwell a du style, nourri de sa vie. Sur la deuxième moitié de l’opus Segment, obscur, se passe de voix. Nothing bothers me là réinstaure, dreamy, dans une envolée qui soudain se brise. Bruyant comme de silence éloquent, la plage attire et referme le clapet Sunwell, où l’on se nichera désormais avec délectation. I give you et son rythme lent mais marqué, magnifique, fait également ses preuves. Pure reste dans cette lignée à la lumière ténue, cerclée d’aurore. C’est religieusement qu’on poursuit l’écoute, yeux clos. In the afterlife lui met alors fin, au gré d’embardées qui se veulent bridées, avant de libérer une toute fin grondante dont les dernières secondes ventent. Validé.
