Megrim vient de Rennes, il œuvre depuis 2008 et s’il sort ses supports de manière éparse, se plait à brouiller les pistes. Musicales, bien sûr. Humanity is more est sa nouvelle fournée, neuf titres y vivent sans barber qui que ce soit. Oscillant, ils s’amorcent sur Daughter qui entre finesse à la Radiohead -vocale comme dans le jeu- et emportement soudain, sur guitares perforantes, pose une première banderille remarquée. The endless throng prend la suite vivement, post-punk et subtil dans l’ornement, entre fougue et clarté des notes. L’équilibre est trouvé, kraut par bribes le titre confirme la belle tenue du tout. Sever, climatique, s’illustre. Léo lui succède en s’en tenant, efficient, au procédé ici privilégié. Longtemps sur le fil, le track évite l’implosion de peu, beau à couper le souffle. Captain Joey, bien plus rythmé, porte force et vitesse. C’est un plus indéniable.

Dans la qualité Megrim réside, Too Late nerveux et saccadé dépose sa finesse alerte. On s’y laisse prendre, le trio parvenant à sans cesse attirer le quidam. Une balafre noise survient, validant la versatilité bienvenue de l’album. Simone’s style, jazzy distingué, finit par déjanter. On aime. Il m’arrive, de temps à autres, de penser lors de l’écoute à Deus. Try Something peaufine l’ouvrage, de ses cordes majestueuses. On navigue, là encore, entre le racé et des fissures magistralement amenées. Le terme est noisy, griffu. Enfin The Sign Off, de ses soubresauts rugueux, offre une fin d’opus qui outre sa valeur, n’écorne en rien la pertinence générale. Cuvée certifiée, à n’en point douter, que ce Humanity is more sorti chez les disques Normal mais qui lui, ne l’est pas tant.

