Romain Le Lavandier (chant/claviers) et Maxence Thulievre (basse) forment Lunar Lock, d’Angers tout droit venu. Stay Low For A Reason est le premier album de la paire, il fait suite à plusieurs EPS. On y trouve, non sans joie grisée, neuf morceaux d’une allégoriquement lumineuse cold-wave, un tantinet dreamy. Juno présente tout ça, belle ouverture en saccades aériennes qu’un chant ample accompagne. Ca griffure, gentiment pour le coup, mais avec panache. Blind at heart, lent, Curien ou pas loin, donnera lui aussi le béguin. Il s’appuie, tout comme son prédécesseur, sur du climatique bridé mais animé, à l’ambiance prenante qui n’est pas sans rappeler Interpol dans ses temps déliés. My angel is gone, en troisième position, venant selon une indolence maison compléter la livraison. Le rendu est à l’écoute captivant, demeurant toutefois tenu. Us against the world, néanmoins, hausse le rythme tout en conservant les atouts du duo. Il s’agit d’un exercice cold abouti, suivi d’un If I ever was qui lui, m’évoque…la new-wave, par bribes. Il s’emballe, 80’s et 90’s, certes, mais composé de nos jours.
La cohérence est de mise, l’effort est uni. I need to find some time, alerte, s’inscrit d’ailleurs dans la veine affectionnée par Lunar Lock. Il vivifie le tout, de plus en plus crédible. No regrets, ensuite, n’en donnera pas (je parle des regrets). On y décèle une mélancolie, colle-au-cœur, qui ne nous quittera plus. Soldier of crimes, de ses ruades fines mais insistantes, l’assied d’ailleurs. Plaisant sans discontinuer, Stay Low For A Reason s’achève sur les notes d’un 2027 qui ne déroge pas à la règle, typé et mesuré. Bien ficelé, l’album crédite les deux hommes et je n’en déplorerai de mon côté, et encore, que le trop peu d’envolées rudoyantes.

