Foutrebleu Pretty Inside est de retour, indé comme jamais, tonitruant, gorgé de tubes sonnant 90’s mais écrits à l’actuel. Le truc est jouissif, il s’appelle Ever Gonna Heal et avec ses bonus, compte en tout et pour tout seize titres. Alexis Deux-Seize, entouré de gaillards à qui on ne la fait pas, y fait bruit et dès l’ouvrant Are You Away, noisy-folk de première main, lo-fi et mélodiquement exaltant, convainc. The Person That I Hate enchaine, enragé, avec ses motifs jouissifs. Grungy et vocalement pluriel, c’est un deuxième tir qui je le sais, je le sens, résonnera dans les chaumières. Fiction Addiction, à la Sebadoh, ne fait surtout pas baisser le niveau. Bien au contraire. Sa basse le ponctue et à vrai dire, le morceau tue. Des airs poppy s’invitent, bien amenés. Trouée noisy, à la qui vous savez. Clairvoyance, lo-fi, d’un délectable délicatesse, un peu Breeders dans l’indolence, surgit. Il accélère, le violon de Rémi Palis et d’autres outils ornementaux destroy le balafrent joliment.
Je vous en fiche mon billet, Ever Gonna Heal fera parler de lui. (Please Don’t Hide From) The Sunbeams, fin, l’y aidera. Skin, à la Swell, tout autant. L’éventail est large, ledit titre part soniquement en vrille(s). Il alterne, entre airs polis au fond élégant et ornières noisy sans ménagements. Really Diggin’ You, pop lo-fi de taille, nacré, s’illustre après ça. Jealousy, également peaufiné, vire à la pop-rock indie qu’on jalousera sévère. Bill Carter Is Watching You, soyez donc sur vos gardes, joue 48 secondes de notes enfantines. Bellot. Useless Thrill, dans la foulée, rocke sans se retourner. Il bruisse, les contours pop demeurent. Bojack Sparklehorseman, folk doucereux, s’enhardit sur sa deuxième moitié. C’est une réussite insolente de plus, irrésistible. Ever Gonna Heal, éponyme, ferme alors le chapitre des morceaux « album », montant superbement et sans trop de hâte en intensité jusqu’à fuzzer dans ses grondements. On en reste coi, et il y a de quoi.

Les bonus arrivent à ce moment; Little Fleas les lance avec prestance, dans le ressenti. On en ferme les yeux. Merry Me suit, mid-tempo psych-pop ou pas loin. Ever Gonna Heal n’est qu’excellence, inspiration dans le jeu, authenticité à la bordelaise. On en est fort aise. Sedative Sleep, alerte, remet du rock dans le game. Avec, as usal, des abords de toute beauté dont Pretty Inside a le secret. Quand Sorry For Your Loss, ultime pépite aussi bruitiste que flemmarde, borde la série, j’élis ce disque « multi labels » comme l’une des sorties les plus significatives de cette fin d’année.
