Bang Bang en dépit d’une aide restreinte poursuit son activité, on s’en réjouit ça met de l’indé dans la place. Ce samedi après ma traditionnelle halte à Moreuil –ALDI cette fois, pas mal du tout cet effiloché de porc et au passage petit don à la Banque Alimentaire-, précédée par un passage à la boulangerie Louise de Glisy, nous embarquâmes joyeusement avec dans le viseur, une triplette à ne pas zapper. Route pluvieuse as often, à notre arrivée nous tombons sur Eddy de Garage Monkeys accompagné de sa rejetonne sauvageonne lors des lives, Jérôme, Zelda et toute la clique orga-photo machin-chose alors que plus tard un énergumène, malheureusement, fera valoir sa « ‘stupidité » (le mot est faible….) en jumpant n’importe comment au détriment du bien-être de ceux qui l’entourent, faisant même trébucher une dame. No comment, exo en main et merci au passage à l’hôtesse je pénètre dans l’antre. Clairsemé. Assez vite les Lyonnais de Lùlù amorcent le show avec une énergie power-pop d’emblée galvanisante. Monté sur ressorts le chanteur en a (du ressort), les morceaux à reprendre tirés de l’opus éponyme tirent un rock riffeur que la présence de deux Irnini Mons honore. Le Français passe crème, l’Italien exotise et la valeur-vigueur des chansons rafle la mise, jouée avec entrain. La révélation se justifie, au point de déjà, m’avoir fait écrire en ces colonnes. Les t-shirts au merch, de surcroît, ne sont pas chers.


Lùlù
Déjà bien nourri on se rajuste, TH Da Freak figure au menu et c’est pas rien non plus. Là aussi tu peux y’y’ aller, la palette indé des bordelais à fortes effluves 90’s a de quoi régaler. Elle a de l’allant, depuis belle lurette Thoineau Palis et ses acolytes aguerris jonglent entre grunge, rock noisy, pop bien ficelée et lo-fi jusqu’à tutoyer les plus grands noms des mouvances concernées. Les notes sont soignées, à d’autres moments bien plus rêches. Le registre est large, la qualité persistante et la bonne humeur de mise. Chez les Palis ont sait faire, Negative Freaks le petit dernier permettant la plus que bonne tenue du set en cours. Celui-ci crépite, porté par des élans que le synthé fait valser. Les musiciens se contorsionnent, impliqués. C’est des vrais, on le savait. Le concert déferle, la foule s’est densifiée et l’absent comme d’hab’ a grandement tort. On ne peut lui en vouloir, il est vrai que le cathodique surtout le samedi soir est d’un brillant absolu…mais passons, nous sommes là et TH Da Freak se fend d’une venue mémorable. Son stand sera dans la foulée visitée, avec à sa droite Lùlù et à sa gauche June Bug il est d’ailleurs bien entouré.


TH Da Freak
Ca tombe bien, c’est le paire lilloise qui se charge de boucler. June Bug donc, de plus en plus convaincant, trip-hop, électro et noise-folk, impose à la Manufacture son originalité. Ses sons fendent la nuit, magiques, et son unité s’entend. La frontwoman a de la dégaine, master of ceremony d’un gig haut de gamme. Les rythmes s’entrechoquent, il y du Gablé dans les recoins des textures de June Bug. Mais en plus osé. Le bruit s’invite, bienvenu. Ce trio émerveille, et je ne suis pas le seul à en faire le constat. Joueur et déviant le clan du 59, Fearless, s’autorise de constants écarts. On aime ses stridences, ses fulgurances, ses mélodies tantôt plus polies. On valide, ça va de soi, l’entièreté de la performance de June Bug et par là-même, la portée d’une soirée en tous points réussie, symbole de la vitalité de notre scène indé. Empli de sons notables je quitte la cité axonaise, en quête de quelque repos, avant une fin d’année en avalanche de lives estimables.


June Bug
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…
