Batbait est Suisse, son indie pop 90’s goûteuse et jamais douteuse. Working In The Garden, nouvelle livraison du quatuor de Zurich, la décline sur douze morceaux scellés. Liquid Surface, d’abord brumeux, m’évoque ensuite les Breeders. Régal intégral. Les chants rêvassent, féminins, sucrés. Boys Club remue, plus direct, noisy et nerveux. les vocaux se mutinent, les gimmicks sonores assurent. How Did My Apartment Get So Expensive, où la basse tabasse, est bref et marque les esprits. Cold et post-punk, il convainc. Cotton Wool à sa suite fait de même, strié. La qualité persiste, audible. Spinning Skin Cells l’expose, doux-amer, remuant et entrainant. Working In The Garden collectionne les réussites, ici sifflotant. Big Success, c’est d’ailleurs tout ce qu’on lui souhaite de pire, calme le jeu mais sans trainer, enfin si car il se fait flemmard, haussant le rythme sans se déparer de ses beaux contours.
Sur le deuxième versant In The Pit, bourru, rocke juste. Everything I Learned About Love lui emboite le pas, pas vraiment sentimental. Il bruisse, martèle. Changeant, il laisse les voix s’insubordonner. Excellent. oOoOoOo, dans l’élan, lance une trame lo-fi expérimentale. Des mots doux en émanent, au gré d’un canevas presque psyché. Son étrangeté fait son effet. Soggy Shoes, après ça, balourde une tempête dont les notes séduisent. Working In The Garden a tout pour plaire, gavé d’indé élevé. Common Ground lui refile grâce et boucan, l’enchevillant définitivement. Enfin Working In The Garden, éponyme, enlevé, colore une issue que les chants alliés surlignent. Exempt de défauts, l’album de BATBAIT se hisse, aisément, sur les marches les plus élevées de sa mouvance d’appartenance

