RAVAGE unit Anthony Laguerre (batterie), Bastien Pelenc et Mathieu Werchowski (tous deux aux violons). Expérimentant, le trio a déjà essaimé dans des lieux très divers, œuvrant aussi avec Filiamotsa, Laguerre/G.W Sok, Algecow ou encore Bedmakers. C’est dire s’il erre, j’en veux pour preuve ce disque éponyme illustré par quatre pièces singulières. DEMON LOVER frappe -c’est le cas de le dire- le premier, de roulements-fracas en vagues de violons enivrantes, presque tziganes mais avant tout en marge. L’effet est saisissant, le bruit délectable. Sur une durée plus étirée HYERONIMUS DREAM, dépaysant, monte sans empressement en intensité. Son terme vire au fracas, les cordes se distordent et les entrelacs président. RAVAGE, c’est de la haute voltige à ne manquer sous aucun prétexte. Orfèvres sonores, ces trois-là n’ont que faire des diktats.


Ainsi NIHILIST FOLK, en troisième position, sème sa fine lancinance. Et son excellence, à l’écart de tout cadre. Le trip s’amplifie, et je parle pas même de son terme. Ce NEX aux 26 minutes qui d’une feutrine distinguée passent au crachin sonique, grondant, frémissant et tumultueux. Un morceau de bravoure assurément, dément, volcanique et magnifique dans son hirsute, qui parachève merveilleusement l’incontournable effort d’êtres voués à différer.
