Toulonnais, comme Casoni et Bérenguier en leur temps (mazette, cette équipe de poètes et je ne parle même pas de Luigi Alfano…!), The Spitters matraque rock garage et power-pop jusqu’à tutoyer l’excellence, dans un registre (pas si) diffèrent, d’un Dynamite Shakers. C’est dire! Fake Brutal est leur cinquième album, hein quoi déjà? ? Et ouais Biggy, et il sonne tellement qu’on en redemande ensuite, vite matraqué par l’inaugural You And I et sa décharge rock vitaminée. Dans le basique (mais réfléchi) à l’accroche immédiate, on est servi et pas qu’un peu. Le résultat est incendiaire, Don’t Be Stupid dans la foulée en reverse une belle truelle. Tonitruant, au gré de mélodies prises dans un tir sous tension, le quatuor dégomme. L’éponyme Fake Brutal, au taquet, arrache le bitume. Et les oreilles, en même temps qu’il les comble. Les guitares sont loquaces, véloces, et le refrain claque. Demon’s Call, alors, se pare de mélopées mémorables tandis que la vitesse jamais ne baisse. Buzzcocks ou The Damned, les influences sont digérées. Superstar déboule à son tour, sans vraiment crier gare. C’est l’empilade de tubes, de durée qui plus est idéale puisque souvent restreinte.
Quelques cavalcades plus loin There Are Lights, où il n’est nullement question de relâcher la pression, poursuit avec autant d’allure. No Excuse fait de même, Fake Brutal s’écoutera de ce fait d’une seule traite. L’énergie est punk, le son aux petits oignons et si authentique qu’on ne peut que l’entériner. Reatard, de ses saccades incoercibles, reste dans le ton. 50 50 n’en fait pas moins, pied au plancher The Spitters grillent les feux et dérapent allègrement. Slow Man et sa basse pulsant cingle quand vient son tour, de crissements en groove soutenu. Up N Down poursuit efficacement, scandé et remonté. Pas un creux là dedans, aucun raté à signaler. C’est même tout le contraire, on a là Spit et sa rafale punk sous la minute. L’opus touche à sa fin, Lost On The Hill et ses « Ouh-oh-oouuhhh » sur jeu expédié défournant une issue fatale. Excellence totale.

©Pat
