Breton de souche, Stade aime le foot et ses Musiques de stade pourraient remplir les tribunes, énergisantes. Elouan Jégat au chant (Skopitone Sisko), Yann Ollivier à la basse (Thomas Howard Memorial, The Craftmen Club) et Baptiste Le Solliec à la batterie (Skopitone Sisko), au parcours déjà fourni, y jouent en trio serré. Nu Song lance ce premier album dynamiquement, il va vite et crache un rock ardent. Nerveux, saccadé, Stade s’élance à la vitesse d’un ailier. Il change de braquet, tantôt, sans s’y fourvoyer. Human Robot, au début folk, se fait vite noisy. Electrique, le groupe riffe avec conviction. Petit Pont, sans technique superflue, a lui aussi l’accord tranchant. Le chant est de marque, à l’unisson avec l’instrumentation. Mercurochrome, parce que les footeux ça pleurniche grave, sème son post-punk aux reflets pop bellots. Pas de temps morts chez Stade, le morceau pulse et ses ruades plairont. Keep it Burning vrombit, conservant le ton rock inhérent à ses auteurs. Ceux-ci le parent, c’est une constante, d’atours de choix. Keep it Burning breake, l’expérimentation sans trop s’étendre complète l’effort.
En deuxième mi-temps et face à l’ennemi de la Grande Botte Raymond Gommenec’h, post-rock commenté par deux comparses connus, doté d’une montée en tension notable, trouve lui le cadre. Paimpol, dans la foulée, groove sous sa basse. Stade aligne les prouesses, son panel est de plus assez varié pour ne pas lasser. Cat’s Tongue avoisine le shoegaze, mais aussi la noise. Sa bourrasque fait du bien, on dirait DOPPLER parfois. Là encore le rendu percute, adroitement conçu, et finit en trombe. Physique – chimie, également, turbine et flanqué de motifs à la Fugazi, amorce une terminaison qualitative. C’est alors 176 BPM qui d’abord plus posé, mais animé et rapidement orné de déflagrations rageuses, mais aussi de passages folky bien beaux, conclut une dizaine tout bonnement excellente.

