Issu de Bezak, existant depuis 20 ans, Jack & The Bearded Fishermen livre là son cinquième album. Naked, donc. Post-hardcore, noise et rock, quelque part entre ces trois genres. Intense, tantôt retombant. Riffant, lourd comme sur Memory qui lance la dizaine de morceaux joués. Energie, mélancolie bien enrobée, décharges massives. On fait bien les choses. Je me souviens alors d’Uneven, avec son album éponyme remontant à 2004. Je l’ai d’ailleurs encore. This Grey me conforte, entre accalmies relatives et charges mélodiques bourrues. Drones, d’abord aérien, laisse ses guitares perforer alors que la cadence, elle, demeure « pataude ». L’effet est certain, la succession d’atmosphères tenue. Le bazar vire noisy, puis Melt Into Oddity (ft. Watertank, belle idée!) vitalise à son tour un disque uni. Le quintet performe, servi par son vécu. C’est pas à des bleus, vous le savez bien, qu’on a en l’occurrence à faire.
Naked I, pas loin du post-rock mais sans l’ennui qui parfois en émane, calme le jeu. The Cave renoue avec un rock de caractère, d’une assise à la Jack & The Bearded Fishermen. Ni plus ni moins, et c’est déjà beaucoup. Second Shot s’insinue dans le tout, nullement dénotant. On en relève la cohérence, l’absence de faux pas. Naked II, folk sobre, pousse le champ d’investigation. Summit Glow, sans hâte et c’est là une caractéristique de l’album en présence, valide l’approche des Doubistes. Naked respire, pour ensuite attaquer franco. Lost Lines, son terme, laisse la basse chalouper, marquante. Il marche sur un fil, menace d’imploser. Il le fait, partiellement, en sa fin, et vient conclure une fière série qui dans sa mouvance d’appartenance, donnera assurément du fil à retordre à la concurrence.


