Coilguns je connais bien, chroniqué ici et interviewé par là le groupe Suisse m’est familier. Même Sentence pour Split, review en ces lignes et mailer ici-même. Alors cette date, la rater pensez-vous…et c’est une fois de plus avec le sourire que le ticket d’entrée m’est refilé, c’est je l’avoue un plaisir. La Lune affiche complet, elle va très vite se faire renverser. Split investit la scène, Marvin Borges-Soares remonté comme jamais y déposant sa rage à l’unisson avec ses collègues qui sans faillir ferraillent. Avec le pote psy à ma gauche, avec la salle toute entière d’ailleurs, on se prend Split en pleine gamelle et c’est bien peu de le dire. Les gaillards jouent gras, compact, et dans une intensité de taille.


Split
Hardcore furieux, propos anti-tout ce qui part en c+++++++, énergie viscérale et compositions, dans le genre, plus qu’élevées. Split dévaste, soucieux de la réaction de la Lune le leader n’a plus à s’en faire. Même l’ami disquaire Tom Taup’s, habitué à débouler tard, est pour le coup venu bien tôt. L’étendue est de plus audible, Split flirtant avec l’indus, la noise et le dégoût total d’une société qui le révulse. Split n’est pas figé, son ire est assez plurielle pour mainteneur l’intérêt. Violent, il en met plus d’un(e) sur le flanc. Il finit suant, son implication est débordante. On tente de s’en remettre, sonné. Coilguns se prépare, là aussi ça sent l’assaut débridé. Après une série de sincères poignées de mains, Louis Jucker débute les contorsions et la noise matinée de post-hardcore des Helvètes esthètes commence à faire trembler les murs. Quelques notes dépaysantes s’incrustent, la rage tantôt se module et s’il faut le suivre dans ses méandres, il va sans dire que Coilguns impressionne. Ses convulsions frappent fort, ses geysers instrumentaux font sensation et de tout ça transparait une forme d’ « Amour Etrange » qui rassénère son monde. Le sieur Jucker fend la foule, slamme, monté sur les ressorts de nos tristes sorts. Il n’empêche, la raclée vécue en allège le poids.


Coilguns
Coilguns ratatine, post-hardcore il s’autorise l’écart. Il se syncope, entre dans des excès ravageurs. Il est fervent, brulant, rougeoyant. D’instants bridés et sur le fil à des pavés hurlés, son répertoire souffle sur les braises. Coilguns et sa musique font corps, ne sont qu’un. On ne peut les dissocier, à l’instar de Split. Il remercie chaleureusement, ravi du partage, ravi d’avoir transmis. L’ Amour est dans l’air, il flotte dans les notes d’un concert retentissant. La Lune s’en abreuve, mise à sac par l’attaque Coilguns. Je vais ressortir ma copie d’Odd Love, tiens, histoire de le capter tout en entier car avec Coilguns, le chaos prévaut, orchestré avec goût et indéfectible passion. Je songe à At The Drive In, de temps à autres, ou encore à Refused. Je m’en vais refait, tourneboulé, expectant un repos somme toute bien mérité après avoir comme qui dirait « essuyé une tempête ».


Coilguns
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…
