Avec ce Replay Kraftwerk, nouvel album réalisé entre autres avec le fidèle Julien Perraudeau, Rodolphe Burger s’attaque cette fois, toutes guitares en avant, à l’intégralité de l’album Radio-Activity de Kraftwerk, 50 ans après sa parution. Il le « Burgerise », avec panache et ça personne n’aurait osé le mette en doute, RADIOLAND semant une spatialité aux chants robotisés qui de par son habillage et son atmosphère fait mouche de suite, parée de sons flottant, après l’amorce perchée de GEIGERZÄHLER. Alors que ÄTHERWELLEN, dont les motifs d’abord tournoient, encheville entièrement l’approche de l’ex KAT ONOMA. Vif, il propulse une électro-pop zébrée. Le disque, à seulement trois titres, engendre l’addiction. Les guitares tonnent et donnent, signées du maestro. NACHRICHTEN, au céleste assombri, livre des voix fantomatiques et des annonce-radio (actives) alarmantes, au gré d’une ambiance singulière. Il fait suite au bref SENDEPAUSE, gris, qui laisse préfigurer de la suite.
La relecture, vous l’aurez saisi, fascine et envoûte. DIE STIMME DER ENERGIE, robot dominant/dominé, creuse encore le décalé de l’exercice. ANTENNE en surligne le côté strident, balafré par l’instrumentation et ce, avec grand panache. Ses décharges opèrent, à la hauteur de la team mobilisée sur l’entreprise. RADIO STERNE renoue avec de l’aérien psychotrope, hypnotique, de boucles obsédantes. On s’y laissera prendre, livré à l’évasion. URAN, chloroformé, trafique à nouveau les voix et l’effet persiste, conséquent. TRANSISTOR dans les cieux tangue, amicalement. L’immersion, conseillée, profitera à l’écoutant. Durablement. OHM SWEET OHM l’étend, de son canevas brouillardeux dont on ne s’extirpe pas, à la répétition entêtée avant que son rythme ne s’affirme. Beauté et déviance sonore inspirée s’acoquinent, en phase(s). Enfin RADIOAKTIVITÄT, sur plus de onze minutes au velours de majesté souillée, à la sonicité une dernière fois magistrale, bluesy et déchirée, parachève un exercice aux airs d’hommage flamboyant, dont l’exploration provoque la dépendance et qui vient compléter la discographie de Rodolphe Burger d’une manière significative.

