Auteur-compositeur-interprète basé à Montreuil, Nelson B. le Bronx trace sa route entre folk, country et blues. Bien épaulé, il propose un répertoire nourri par la fatigue ouvrière, la loyauté de comptoir et les sursauts d’orgueil, dans une vérité qui l’honore. Bad Mojo recense son savoir-faire, A silence shall count as a lie offrant une country douce à la musicalité audible sous couvert de chant racé. A black sea to cross, plus emporté, confirme le brio de l’ouvrage. Violon et harmonica l’embellissent, remarquables. Mama, country-folk et dénudé, y va son éclat. Mister Jack, « violonisé » avec goût, s’anime de joliesse. Broke as a joke suit, c’est à ce moment l’harmonica qui bluesifie le tout. Les vocaux demeurent typés, en relief. Folk, blues et teintes country sont ici parfaitement imbriquées.
Hear me roar, sur l’autre pente, marie les organes. Le sobre prédomine, The star of the county down l’instaure sur une valse rétro encore une fois accomplie. Ca sent l’antan, remis au goût du jour. The ballad of Jesse James, au tragique bien vêtu, ne déparera pas. La collection est bonne, la passion décelable. Whitehouse road, sur harmo vibrant, rend une folk d’ombre. Et classieuse. On note et on perçoit, ici et derechef, le musical creusé de l’effort. A la minute où Concrete songbird ferme la marche, fin et de chant évocateur, on prend toute la mesure d’un artiste doué, vrai, dont la copie ne souffre pas la moindre critique négative.

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