D’ores et déjà mémorable, 1985: The Miracle Year comprend la restauration par Beau Sorenson de l’intégralité du concert du 30 janvier 1985, ainsi que 20 titres live supplémentaires issus de la tournée de cette année-là, plus un livret de luxe détaillant les douze mois qui ont marqué l’histoire de Hüsker Dü. On a face à nous 43 titres, au total, « SST made » pour la plupart, d’une intensité dont le trio détenait le secret. MINNESOTA MIRACLE, en premier, dégorge une série hardcore-pop de magie, à l’arrache, jouée vite comme il se doit. Avec énergie punk, jeu sans fioritures et pléthore de morceaux légendaires. En double CD ou sur 4 vinyles, on jouit pour commencer d’un New Day Rising au taquet, tiré de l’opus du même nom. It’s Not Funny Anymore, prétend le titre d’après mais nous, on s’enjaille sévère à l’occasion de l’écoute. Les compositions sont souvent courtes, exécutées au taquet. Qu’elles déboulent de Zen Arcade, étalon intemporel, ou d’autres sillons, les chansons déboitent et s’imposent de par leur marque. Le versant pop d’Hüsker Dü est bien présent, pris dans un flux tendu. Le live s’écoute d’une traite, sans interruption. J’ai bien entendu mes légères préférences, dont Broken Home, Broken Heart ou le splendide Pink Turn To Blue, mais c’est bel et bien l’ensemble que l’on sacrera. Diane, aussi, resplendit mais je le rappelle, l’intégralité de l’enregistrement régale les uns et les autres. Des covers maison, Beatles et Byrds en tête de gondole, nourrissent le jouissif bazar.

Passé ce jet initial de première main on a pour étirer le bonheur More Miracles (Misc Live 1985), extrait de prestations variées. Don’t Want To Know If You’re Lonely inaugure la série, mazette qu’il est beau! Même Never Talking To You Again, à la base apaisé, fait crisser ses guitares. Et pas qu’un peu. Hardly Getting Over It calme joliment le jeu, autour on a le gratin du rock indé de l’année concernée et même un peu plus. Sorry Somehow émerveille, What’s Going On chope par le colback. La vitesse d’un In A Free Land dévaste, le chaos de Chartered Trips pas moins. Bob Mould braille; ses comparses, loin d’être en reste, assurent en fiables et fidèles compagnons de route des trames échevelées dont le souvenir perdure avec ténacité. 1985: The Miracle Year est un document généreux, bien rempli, difficilement dispensable, qu’on doit à Numero Group dont les initiatives de réhabilitation de formations historiques s’avèrent hautement et magnifiquement pertinentes.

