Nouvel album en boite, dates live de marque dans son sillage, Fragile répond aux questions de Will Dum…

Tout d’abord comment s’est formé Fragile, qu’est-ce qui vous a réunis autour de ce créneau « post-hardcore and many more » ?
FRAGILE s’est formé en 2021 pendant la période COVID, dans un contexte un peu flou pour tout le monde. Il est né d’un ennui, et concrétisé par l’envie de partager ça avec plus de monde que nous 5 dans un local de répète. Ce style de musique est un peu arrivé d’une envie commune de créer un projet dans cette esthétique là, influencés par les groupes qu’on écoutait et regardait en live (sur YouTube pour le coup à cette période, haha) et l’envie de retrouver ce côté live qui nous manquait.
Quel regard portez-vous à ce jour sur votre première sortie, About going home…, qui date de plus de 2 ans déjà ? Que vous a t-elle permis, quelle évolution percevez vous entre celle-ci et Big Big Smile qui lui, verra lejour le 7 novembre à venir?
« About going home… » nous a permis de nous présenter, expérimenter aussi si on parle précisément du côté studio, voir vers quoi on avait envie de se diriger musicalement et esthétiquement par rapport aussi à tout ce qui entoure la musique (clips, images, visuels, etc…). C’est un peu un mélange de tout ce qu’était la genèse du projet, avec l’état mental qu’on avait au moment de l’écriture, les doutes, la peur de ce qui allait venir mais aussi du passé.
« Big Big Smile » est la suite de notre état d’esprit du premier disque, plus positif, et une volonté d’orienter des chansons plus ouvertes à une interprétation possible à tout auditeur.rice. On a voulu le construire comme un album avec un mood global commun et une évolution construite, que ce soit par des transitions dans la suite des morceaux mais également avec deux morceaux en guise d’intro et outro. C’était aussi l’occasion de trouver un son qui nous plaise, qui nous ressemble, et surtout de nous améliorer dans le travail qu’on a envie d’apporter à la musique qu’on aime jouer.
A cette occasion vous avez changé de label, passant de Twenty Something à Le Cèpe Records. Qu’est-ce que ça représente pour vous ?
Twenty Something a été là pour nous soutenir dès le départ, ce qui nous a permis de sortir notre premier disque. Et grâce à ce disque nous avons pu partir par la suite en concert, un peu partout, pour forger notre identité. Au moment de préparer « Big Big Smile », on s’est posés la question d’avec qui collaborer pour la sortie. On a rencontré Anthon, de chez Le Cèpe Records; ça correspondait à notre esthétique! Le roster du label nous plaisait et Le Cèpe Records avait aussi plus de visibilité sur les réseaux, chose importante de nos jours.
Pour en revenir à Big Big Smile, quel est votre état d’esprit maintenant qu’il est en boite ?
On est très heureux de concrétiser ce projet, c’est un premier album dont on est fiers et qu’on a envie de défendre. Hâte que les gens l’écoutent, d’avoir des retours, de le partager avec les gens en concert ! On a mis beaucoup de notre temps et de notre personne dans cet album, alors avoir la chance de le défendre quasi tous les week-ends maintenant, c’est une grosse partie de plaisir.

Comment l’avez-vous conçu, qu’est-ce qui le nourrit en termes de sons, de thèmes et de textes ?
On l’a conçu en grande partie en tournée. Les thèmes sont forcément impactés, du coup, par un contexte d’écriture plus positif. On a voulu faire évoluer le propos et le son avec un peu plus de profondeur. Les textes sont plus portés vers la résilience, et sont plus nuancés. On a également cherché à étendre la palettes d’influences : on peut citer Weezer et les Pixies, entres autres. On a essayé d’aller toujours un peu plus loin, dans le détail et la production, en cherchant tous les outils à notre disposition pour servir le morceau. Par exemple guitare acoustique, tambourins, effets, synthés…mais toujours avec beaucoup de mesure. On est plutôt friands des détails inaudibles dans l’absolu, mais que tu relèves une fois que tu l’a enlevé. C’est un peu le sweetspot recherché.
Dans quelle mesure est-il, quelque part, « thérapeutique » ? On parle de résilience, traversée de doutes, à son sujet…
Je pense que c’est quelque chose de commun à toutes les pratiques artistiques, créatives ou artisanales de près ou de loin. C’est une opportunité de s’exprimer quasi infiniment. C’est aussi quelque part une chance de pouvoir « sortir » de nos vies civiles, du travail, des problématiques du quotidien. On crée quelque chose de collectif à cinq, qui a avant tout pour but de libérer quelque chose de nous, quel qu’il soit. A partir de là c’est spontané et sincère. Et donc, comme pour tout le monde, ça passe par des doutes, de l’espoir, des phases euphoriques et déprimées.
J’ai pu vous voir live à Amiens, ma ville, en ouverture de Knives, le 25 septembre dernier, Comment avez-vous vécu cette soirée ? J’ai eu le sentiment, en l’occurrence, que la scène vous permettait d’évacuer…
C’était un pur concert, une belle soirée dans un super lieu aux côtés de Knives ! Les concerts, c’est toujours un peu le moment où tout se concrétise pour nous. C’est des moments hyper précieux où on peut s’exprimer librement entre amis, à partager quelque chose qui nous anime. Si les personnes qui viennent en concert ressentent le bonheur qu’on a nous de jouer, c’est pari réussi. C’est toujours une chance inouïe de faire ça, en fait. Le lundi on revient on boulot, et c’est forcément autre chose. Donc dès qu’on renoue avec la scène, on a vraiment cette envie de jouer notre vie.

Comment se passe, par ailleurs, la tournée en cours ? Y’a-t-il déjà des anecdotes croustillantes à en tirer ? 🙂
La tournée se passe très bien, j’écris d’ailleurs ces mots sur la route dans le camion. On aime cette ambiance, rencontrer les gens et jouer partout où on peut haha. En terme d’anecdotes, on peut dire que le morceau « Santander » s’appelle ainsi car nous avons littéralement joué devant une seule personne l’année dernière, à Santander même. Cet événement nous a un peu marqués, et constitue un déclic pour beaucoup d’entre nous.
Ce tour inclut une date angevine, le 7 novembre évidemment ! Vous l’attendez avec impatience, j’imagine ?
On a hâte de cette release ! C’est à la maison, notre local de répète est littéralement juste au dessus de la salle. On est content de partager cette date avec les copains de Rest Up. Un peu plus de stress et d’excitation parce que c’est à la maison, on connait un peu tout le monde que ce soit des amis, de la famille, des collègues ou d’autres connaissances mais ça va être une belle soirée !
Pour finir, en quoi l’environnement très rock de votre ville influe t-il sur vous ?
On est un peu nés là dedans en fait. Dès le départ, on a grandis en tant qu’ados aux sons des Thugs, de Wank For Peace, de Daria. Tous ces groupes et cette scène nous ont constitués en tant que personne et ont façonné notre culture musicale. Aujourd’hui, il y a toujours énormément de groupes ou artistes à Angers, mais ça va plus loin que le rock et on s’en inspire aussi !
Photos Rémi Sourice

