C’est au son de Factory Floor, 25 25 de chez DFA dans le mange-CD, battant allègrement le bitume, que je me rends à 1001 Bières. C’est sur le Filth de Swans que j’écris ce matin, on a la zik qu’on quêter. Celle de Fatima, ce vendredi, nous la désirions tout autant. Accueilli avec un délicieux Acolyte, servi comme de coutume par Juju le barbu, je prends place vêtu de ma veste Raiders et j’ai pour le coup mis un froc, et ouais le survêt’ d’aisance est pour le coup tombé. Casquette Sycomore sur le crâne, des fois que le ciel tombe dessus. Fin prêt j’assiste aux salves stoner/rock de Howling Beards qui somme toute, se défend bien. L’ouverture est bonne, peut-être pas la révolution non plus mais la qualité réside.


Howling Beards
As usual je navigue, monte là-haut, me poste aux escaliers, c’est un peu ma casbah le 1001 Bières. J’aurais pu venir avec Svetlana, qui de manière sûre aurait adhéré. Solo c’est bien aussi, on ne fait que ce qu’on entend faire et Fatima lui est à son affaire, détenteur depuis un bon moment de ce Eerie de valeur. Le trio n’est pas né de la dernière pluie, quatre galette sanctionnent son parcours et celui-ci le distingue totalement. On a droit à des sérénades grunge un brin voyageuses, bourrues et éraillées, de la meilleure des marques. Un soupçon de mélancolie, des envolées 90’s que Seattle n’aurait pas reniées, des motifs d’Orient et le tour se joue devant nous tous jusqu’à nous rallier. Fatima plombe ses passages, borde le doom sans complètement en être, glisse ça et là des airs plus polis qui ailleurs emmènent. Le rendu le hisse, il va sans dire qu’on n’en rate pas une miette. Le groove est singulier, l’identité prononcée. La soirée d’Halloween, cet évènement dont je me contrefiche tant il vire au commercial, se passe sans encombres. Une ambrée, second et dernier breuvage, me glisse dans le gosier. Que demande le peuple?


Fatima
Du Fatima pardi!, de manière éparse aérien, en tous les cas jamais figé. Du Turkish Delights dirait-on, à l’instar de ce second LP qui déjà, réjouissait ses auditeurs. Stoner entre autres ingrédients, le groupe fait fi des conventions stylistiques. Il innove, se Bleach un tantinet, opte pour la largesse et le brassage. 1001 Bières a du flair, du bon houblon et des affiches alléchantes. On y est peinard, à l’inverse de tous ces établissements surpeuplés nichés dans ce Saint Leu parfois trop engorgé. Fatima pourra se gausser d’un live abouti, dont les émanations envoûtent sans oublier de percuter. J’aime les lieux excentrés, pas les « places to be », et les projets singuliers. Fatima en est, à l’issue j’ai mon compte et peux m’en retourner exaucé, après avoir tenté quelques pas de « danse ». Je persévère, dans les zones ombragées le ridicule est moins visible. Fatima m’a eu, à l’identité et par le biais de créations qui me contraignent à l’instant même à me replonger dans sa déjà fournie et concluante discographie.


Fatima
Photos Will Part en Live!, auteur de l’article…
